James Lovegrove (né en 1965) est un auteur de science-fiction britannique qui s'est fait largement remarquer avec son premier roman, Days. La France apprend petit à petit à connaître cet auteur atypique grâce aux traductions faites de ses romans : Royaume-Désuni et maintenant GiG.
Kim est une fan ; Mik est un chanteur
GiG raconte les histoires liées de deux personnages. L'une est celle de Kim, la fan qui va tout faire pour disposer d'un pass VIP lui permettant d'accéder aux coulisses du concert des God Dog et d'accomplir sa mystérieuse mission. L'autre est celle de la journée de Mik, le chanteur du groupe de rock, avant le concert événement dans sa ville natale.
Les éditions Griffe d'Encre proposent ce double récit dans un livre atypique, qui se lit dans les deux sens, à l'image dU roman? bourré de palindromes et d'anagrammes et dont les deux moitiés se répondent l'une l'autre.
Un roman à la forme originale qui ne transcende pas son contenu
GiG est un roman particulier, non seulement en raison du double récit qui est son sujet, mais également de par le travail de l'auteur sur la construction de ces derniers et pour les lier l'un à l'autre, non pas tellement dans leurs contenus, mais dans leurs formes. Tout le roman est basé sur l'idée d'une correspondance entre l'une et l'autre moitié. Lovegrove pousse le concept jusqu'au bout : les titres des chapitres de Kim sont des anagrammes de ceux de Mik (et vice-versa), nombre de noms de lieux et de personnages sont des palindromes (Rotor City, Mik Dyer, Kim Reid...).
Toutefois, ce déchaînement de figures de style originales n'est en définitive que de l'ordre du gadget. On les oublie rapidement, d'autant plus que la plupart des palindromes sont assez basiques (Euneva Avenue, Dray Yard...). Elles ne transcendent pas les deux histoires racontées dans GiG.
Cela dit, on peut imaginer que traduire un roman construit d'une telle façon n'a pas été une mince affaire. Le travail de la traductrice, Mélanie Fazi, est donc remarquable. Les références musicales, les jeux de mots de se perdent pas trop, à priori, à la traduction.
Le lecteur qui veut découvrir GiG devra commencer par faire face à un dilemme. Il tient en effet entre les mains un double roman et il doit choisir par quelle histoire débuter : celle de Kim ou celle de Mik.
Les deux se situent à Rotor City, le jour du concert du célèbre groupe de Rock God Dog. D'un côté, le lecteur suivra les efforts de Kim pour rencontrer son idole, Mik. De l'autre, il fera connaissance avec ce dernier et par la même découvrira les secrets de son groupe.
À première vue, il n'y a pas d'importance dans le choix que fera le lecteur, puisque les deux parties de GiG peuvent se lire indépendamment. Toutefois, elles ne sont pas du même niveau et le choix n'est pas anodin : mieux vaut commencer par la moins bonne pour terminer par la meilleure afin de rester sur une bonne impression générale du roman.
En effet, Kim met en scène un personnage de jeune femme complètement obsédée par Mik Dyer, chanteur des God Dog, au point de se grimer en son idole. Kim est un personnage plutôt insipide, qui fait plus pitié qu'autre chose et auquel le lecteur aura bien du mal à d'identifier – à moins d'être une adolescente gothique fan de Tokyo Hotel – tant elle a des préoccupations loin d'avoir un intérêt, et en raison de son fanatisme qui la place à des lieux de l'amateur de rock normal.
Son aventure dans les rues de Rotor City, à la recherche d'un pass VIP pour le concert de God Dog, est le sujet principal de Kim. C'est une série de rencontres avec des personnages très ordinaires, même si peu fréquentables, et de vagues scènes de tension dramatique. Kim est presque sans intérêt. Le seul est celui, si on lit en premier cette novella, de magnifier la lecture de Mik.
Et en effet, quand on sait ce qui attend Mik Dyer pendant son concert au P-Drome de Rotor City, la lecture de Mik est marquée d'un suspense grandissant qui accroche immanquablement le lecteur. Mais même sans cela, cette autre vision de la journée de God Dog dans la ville qui a vu naître le groupe est toutefois intéressante. On la passe en effet aux côtés d'un célèbre chanteur de groupe de rock et de ceux qui l'entourent : son meilleur ami, ses musiciens avec qui les relations sont houleuses, le manager du groupe... Mik Dyer revient à Rotor City pour la première fois de puis longtemps, sur les traces de son passé semé de douleurs. Mik présente un personnage plus complexe, simplement plus intéressant que celui de Kim. James Lovegrove montre également de façon convaincante la montée d'un groupe de musiciens, traite de la création de chansons, de la préparation d'un concert, et caetera.
Mik est une novella bien meilleure que Kim.
GiG est un roman dans une forme originale, avec deux facettes de qualités inégales. Un livre plutôt destiné aux fans de musique, et particulièrement de rock, qui n'est pas exceptionnel.
Kim est une fan ; Mik est un chanteur
GiG raconte les histoires liées de deux personnages. L'une est celle de Kim, la fan qui va tout faire pour disposer d'un pass VIP lui permettant d'accéder aux coulisses du concert des God Dog et d'accomplir sa mystérieuse mission. L'autre est celle de la journée de Mik, le chanteur du groupe de rock, avant le concert événement dans sa ville natale.
Les éditions Griffe d'Encre proposent ce double récit dans un livre atypique, qui se lit dans les deux sens, à l'image dU roman? bourré de palindromes et d'anagrammes et dont les deux moitiés se répondent l'une l'autre.
Un roman à la forme originale qui ne transcende pas son contenu
GiG est un roman particulier, non seulement en raison du double récit qui est son sujet, mais également de par le travail de l'auteur sur la construction de ces derniers et pour les lier l'un à l'autre, non pas tellement dans leurs contenus, mais dans leurs formes. Tout le roman est basé sur l'idée d'une correspondance entre l'une et l'autre moitié. Lovegrove pousse le concept jusqu'au bout : les titres des chapitres de Kim sont des anagrammes de ceux de Mik (et vice-versa), nombre de noms de lieux et de personnages sont des palindromes (Rotor City, Mik Dyer, Kim Reid...).
Toutefois, ce déchaînement de figures de style originales n'est en définitive que de l'ordre du gadget. On les oublie rapidement, d'autant plus que la plupart des palindromes sont assez basiques (Euneva Avenue, Dray Yard...). Elles ne transcendent pas les deux histoires racontées dans GiG.
Cela dit, on peut imaginer que traduire un roman construit d'une telle façon n'a pas été une mince affaire. Le travail de la traductrice, Mélanie Fazi, est donc remarquable. Les références musicales, les jeux de mots de se perdent pas trop, à priori, à la traduction.
Le lecteur qui veut découvrir GiG devra commencer par faire face à un dilemme. Il tient en effet entre les mains un double roman et il doit choisir par quelle histoire débuter : celle de Kim ou celle de Mik.
Les deux se situent à Rotor City, le jour du concert du célèbre groupe de Rock God Dog. D'un côté, le lecteur suivra les efforts de Kim pour rencontrer son idole, Mik. De l'autre, il fera connaissance avec ce dernier et par la même découvrira les secrets de son groupe.
À première vue, il n'y a pas d'importance dans le choix que fera le lecteur, puisque les deux parties de GiG peuvent se lire indépendamment. Toutefois, elles ne sont pas du même niveau et le choix n'est pas anodin : mieux vaut commencer par la moins bonne pour terminer par la meilleure afin de rester sur une bonne impression générale du roman.
En effet, Kim met en scène un personnage de jeune femme complètement obsédée par Mik Dyer, chanteur des God Dog, au point de se grimer en son idole. Kim est un personnage plutôt insipide, qui fait plus pitié qu'autre chose et auquel le lecteur aura bien du mal à d'identifier – à moins d'être une adolescente gothique fan de Tokyo Hotel – tant elle a des préoccupations loin d'avoir un intérêt, et en raison de son fanatisme qui la place à des lieux de l'amateur de rock normal.
Son aventure dans les rues de Rotor City, à la recherche d'un pass VIP pour le concert de God Dog, est le sujet principal de Kim. C'est une série de rencontres avec des personnages très ordinaires, même si peu fréquentables, et de vagues scènes de tension dramatique. Kim est presque sans intérêt. Le seul est celui, si on lit en premier cette novella, de magnifier la lecture de Mik.
Et en effet, quand on sait ce qui attend Mik Dyer pendant son concert au P-Drome de Rotor City, la lecture de Mik est marquée d'un suspense grandissant qui accroche immanquablement le lecteur. Mais même sans cela, cette autre vision de la journée de God Dog dans la ville qui a vu naître le groupe est toutefois intéressante. On la passe en effet aux côtés d'un célèbre chanteur de groupe de rock et de ceux qui l'entourent : son meilleur ami, ses musiciens avec qui les relations sont houleuses, le manager du groupe... Mik Dyer revient à Rotor City pour la première fois de puis longtemps, sur les traces de son passé semé de douleurs. Mik présente un personnage plus complexe, simplement plus intéressant que celui de Kim. James Lovegrove montre également de façon convaincante la montée d'un groupe de musiciens, traite de la création de chansons, de la préparation d'un concert, et caetera.
Mik est une novella bien meilleure que Kim.
GiG est un roman dans une forme originale, avec deux facettes de qualités inégales. Un livre plutôt destiné aux fans de musique, et particulièrement de rock, qui n'est pas exceptionnel.