Naomi Novik est une jeune auteure new-yorkaise. Elle est sortie de l'université avec un diplôme d'informatique, mais aussi de littérature anglaise. Après avoir participé à l'élaboration d'un jeu d'aventure sur ordinateur (NeverWinter Nights : Shadows of the Undrentide) elle se lance dans la littérature fantastique avec le cycle Téméraire.
Le devoir avant tout
1804. La guerre navale fait rage entre les navires napoléoniens et les vaisseaux de sa glorieuse majesté britannique. Will Laurence est un capitaine compétent et respecté, fier d'appartenir à la Royal Navy (la marine anglaise). Sa vie va soudain basculer lorsqu'en capturant un bateau français, il découvre dans la cargaison un oeuf de dragon, animal très rare utilisé par l'armée de l'air.
Lorsque le dragonnet éclot, il faut tout de suite qu'un homme le prenne en charge avant qu'il ne s'enfuie et devienne sauvage. Will se retrouve responsable d'un dragon qui grandit rapidement tout en faisant montre d'une intelligence inattendue et d'une loyauté formidable. Pour l'homme, c'est une remise en cause de sa carrière, de sa vie amoureuse et même de sa famille.
Ensemble, l'humain et le dragon vont découvrir l'univers des pilotes, les combats et la guerre. Ils rencontreront le rejet, la solitude et la tromperie mais aussi l'amitié.
Une uchronie habile et émouvante
L'idée de base de la série était particulièrement osée : il ne s'agissait pas moins que de mélanger la marine et la société de l'époque napoléonienne avec la mentalité et les comportements des aviateurs lors des deux guerres mondiales. Un téléscopage entre Hitler et Napoléon d'un côté, de Nelson et de la bataille d'Angleterre aussi. Et le pari est largement gagné, l'histoire se tient parfaitement, l'auteur nous gardant en haleine d'un bout à l'autre de son récit avec une cohérence de propos et une justesse de ton appréciables.
Novik s'amuse avec l'histoire et joue avec la réalité historique. Ainsi Nelson n'aurait vaincu à Trafalgar qu'avec l'appui de dragons cracheurs d'acides et l'invasion de l'Angleterre n'aurait été évitée qu'au prix d'une bataille aérienne épique qui mettait en jeu des transports de troupes volants et des escadrilles de bombardiers...
Il est amusant de suivre l'initiation de Will, marin très aristocratique et respectueux de la hiérarchie - un peu pète-sec et collet-monté - parmi ces aviateurs qui tiennent parfois plus des Têtes Brûlées de Papy Bowington ou des Fous Volants que de la bonne société londonienne. Avec en parallèle le dragon qui découvre cet univers avec une fraîcheur et une innocence jubilatoire pour le lecteur.
Même si la morale n'est pas toujours sauve, le livre est toujours bien-pensant (enfin, du point de vue des Anglais, bien sûr, Napoléon y étant décrit comme un monstre assoiffé de sang, un dictateur terrifiant et haïssable).
Ce livre est excellent. Si la série garde les mêmes qualités de justesse de ton, de fraîcheur et de merveilleux, les prochains tomes ne devront pas être manqués lors de leur sortie.
Le devoir avant tout
1804. La guerre navale fait rage entre les navires napoléoniens et les vaisseaux de sa glorieuse majesté britannique. Will Laurence est un capitaine compétent et respecté, fier d'appartenir à la Royal Navy (la marine anglaise). Sa vie va soudain basculer lorsqu'en capturant un bateau français, il découvre dans la cargaison un oeuf de dragon, animal très rare utilisé par l'armée de l'air.
Lorsque le dragonnet éclot, il faut tout de suite qu'un homme le prenne en charge avant qu'il ne s'enfuie et devienne sauvage. Will se retrouve responsable d'un dragon qui grandit rapidement tout en faisant montre d'une intelligence inattendue et d'une loyauté formidable. Pour l'homme, c'est une remise en cause de sa carrière, de sa vie amoureuse et même de sa famille.
Ensemble, l'humain et le dragon vont découvrir l'univers des pilotes, les combats et la guerre. Ils rencontreront le rejet, la solitude et la tromperie mais aussi l'amitié.
Une uchronie habile et émouvante
L'idée de base de la série était particulièrement osée : il ne s'agissait pas moins que de mélanger la marine et la société de l'époque napoléonienne avec la mentalité et les comportements des aviateurs lors des deux guerres mondiales. Un téléscopage entre Hitler et Napoléon d'un côté, de Nelson et de la bataille d'Angleterre aussi. Et le pari est largement gagné, l'histoire se tient parfaitement, l'auteur nous gardant en haleine d'un bout à l'autre de son récit avec une cohérence de propos et une justesse de ton appréciables.
Novik s'amuse avec l'histoire et joue avec la réalité historique. Ainsi Nelson n'aurait vaincu à Trafalgar qu'avec l'appui de dragons cracheurs d'acides et l'invasion de l'Angleterre n'aurait été évitée qu'au prix d'une bataille aérienne épique qui mettait en jeu des transports de troupes volants et des escadrilles de bombardiers...
Il est amusant de suivre l'initiation de Will, marin très aristocratique et respectueux de la hiérarchie - un peu pète-sec et collet-monté - parmi ces aviateurs qui tiennent parfois plus des Têtes Brûlées de Papy Bowington ou des Fous Volants que de la bonne société londonienne. Avec en parallèle le dragon qui découvre cet univers avec une fraîcheur et une innocence jubilatoire pour le lecteur.
Même si la morale n'est pas toujours sauve, le livre est toujours bien-pensant (enfin, du point de vue des Anglais, bien sûr, Napoléon y étant décrit comme un monstre assoiffé de sang, un dictateur terrifiant et haïssable).
Ce livre est excellent. Si la série garde les mêmes qualités de justesse de ton, de fraîcheur et de merveilleux, les prochains tomes ne devront pas être manqués lors de leur sortie.