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Les Elus

Catherine Simoni (Coloriste), Vincent Sauvion (Dessinateur), Jean-Luc Loyer (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2004  -  bd
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Les Elus

Le scénariste, Jean-Luc Loyer, est avant tout un dessinateur. Il a suivi les cours des Beaux-Arts de Douai et d’Angoulême avant de travailler dans le dessin animé en tant que décorateur dans un premier temps, puis en tant que dessinateur des personnages. Son palmarès : Denver le dernier dinosaure, les Tortues Ninjas, Lucky Luke ou bien Prince Vaillant. Il débute dans la bande dessinée par un récit autobiographique, Les Mangeurs de cailloux (Delcourt), un album dont, tout naturellement, il assure le scénario comme le dessin. Il est d’ailleurs nominé à Angoulême dans la catégorie Coups de Cœur en 1998 grâce à cet ouvrage. Il poursuit avec la série Victor (Delcourt) destinée aux enfants que ces derniers récompenseront par le Prix Jeune Public décerné par de jeunes lecteurs et la F.O.L. En véritable touche-à-tout, il s’adonne à bien des activités en parallèle à sa passion pour la bande dessinée : sculpture, illustrations de C-D roms, travaux pour la communication et la publicité. Et il trouve encore le temps pour une nouvelle série Mordichaï dont voici le tome 1.

Vincent Sauvion a également fait les Beaux-Arts d’Angoulême et y intègre l’atelier bande dessinée. Une vocation qu’il abandonne un temps après avoir découvert la musique de Christian Vander et de son groupe Magma. Dès lors, il se lance dans un style de dessins « musicaux et ésotériques ». Il travaille également dans le dessin animé pour les studio Octopussy sur des séries comme Papyrus, Marco et Gina ou Titeuf. C’est en 2001 qu’il revient à ses premières amours, la bande dessinée, grâce à Jean-Luc Loyer qui lui propose de mettre en case Mordichaï, son premier véritable album.

« Le puits s’éteint et ils en perdent la raison ! Si nous ne faisons rien, c’est notre fin annoncée »

Depuis que le monde est monde et que les souris sont souris, un rituel doit être accompli à chaque pleine lune. Des élus montent à la surface et échangent une pièce d’or contre une dent de lait. Cette denrée capitale sert à alimenter le « puits de certitude » dans laquelle elle sera jetée.
Pourtant, l’énergie du puits s’épuise, il faut d’urgence que de nouveaux élus soient trouvés. Un groupe improbable de trois souris est alors rassemblé par les prêtres. Le premier élu et un bon père de famille, laborieux, timide et sans reproche, le second est son beau-frère, une forte gueule au grand cœur. Le troisième larron est un homme de la pire espèce, un tueur qui vend ses services au plus offrant.

«Tu sais, c’est bien mon garçon d’avoir de l’imagination, de l’espoir… mais ne laisse jamais quelqu’un te dicter tes rêves… jamais »

En guise de préliminaires, on pourrait dire que ce premier tome est d’un accès plutôt difficile. Cet album d’exposition est en effet très dense. A tel point que les auteurs nous perdent un peu à cause d’une narration souvent elliptique. On se doute que certaines cases ne trouveront leur réponse que dans les tomes suivants, mais j’avoue humblement que j’ai eu du mal à saisir l’histoire à la première lecture. L’exemple le plus frappant est le prologue. Trois planches qui nous montrent deux souris, apparemment en mission, en prise avec un chat. Rien de bien compliqué me direz-vous. En fait, grâce au résumé de l’attaché de presse, je comprends qu’il s’agit en réalité d’élus qui doivent récupérer une dent de lait pour alimenter le puits de certitude dont la lumière faiblit de jour en jour. L’histoire est donc celle d’une quête classique, mais elle prend une tout autre dimension grâce à ces souris humanoïdes.
Ce premier tome pose donc le contexte, un contexte avant tout socio-politique. La révolte gronde chez les souris, un nouveau leader pousse la foule à se libérer du joug des prêtres. Le très démagogue Carlissino appelle les souris à rompre le pacte et à exterminer tous les chats, les fouines, et les autres prédateurs pour enfin aller vivre à la surface. Ses idées nauséabondes atteignent même la police et le haut-commissaire lui-même n’est plus insensible à son discours de haine. Il est vrai que le grand vénérable et ses prêtres n’ont pas l’air non plus d’être des enfants de chœur. Comme on le voit, c’est assez compliqué, mais finalement on ne s’en plaindra pas. Le dessin au couteau de Sauvion et les couleurs si tristes de Simoni donnent peu d’espoir à ce monde au bord de l’effondrement. Un premier tome qui intrigue et qui donne envie de lire la suite, en espérant tout de même que les auteurs clarifient un peu leur narration.

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