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Les Fées

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 09/03/2009  -  jeunesse
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Les Fées


Charlotte Gastaut est une illustratrice diplômée de l'Esag, spécialisée dans les ouvrages destinés à la jeunesse. Après La Belle au bois dormant (livre CD publié chez Thierry Magnier), Les Histoires de Blanche-Neige racontées dans le monde (chez Syras) et bien d'autres ouvrages, elle nous offre ici une très belle adaptation du conte Les Fées de Perrault.

Un gramme de magie dans un monde de filles

Il était une fois une veuve qui vivait seule avec ses deux filles. L'aînée était le portrait craché de sa mère : comme elle, elle était laide et méchante. La petite peste était chérie, gâtée et encouragée dans ses moindres caprices. Au contraire, la cadette était la beauté et la gentillesse incarnées. Elle subissait chaque jour la dureté de sa mère qui l'obligeait à travailler sans cesse.
Un jour, la pauvre cadette part chercher de l'eau à la fontaine et rencontre une fée malicieuse qui fait basculer son destin...

Des illustrations nées des doigts d'une fée...

Charlotte Gastaut nous propose ici une version délicate et séduisante du conte Les Fées, rarement adapté en album jeunesse.
Le récit se déploie dans un cadre printanier, baigné de petits pétales roses et peuplé d'oiseaux chanteurs. Les illustrations ont un goût d'Orient - parti pris osé et réussi de l'illustratrice. Tout près des cerisiers japonais en fleurs, les cours d'eau semblent en coton. On croise des personnages semblables à de petites poupées chinoises -visages ronds, poudrés et fard à joues rose bonbon- qui évoluent dans un univers enfantin et diablement féminin.
Charlotte Gastaut nous transporte donc bien loin de l'imaginaire visuel qui colle traditionnellement aux contes de Perrault. Le récit - destiné au 17e siècle au public adulte des salons mondains - est rafraîchi et pleinement revisité.

Le texte de Perrault est, quant à lui, repris fidèlement. Seules les morales finales (comme c'est souvent le cas) ont été supprimées. Le manichéisme du récit original est retranscrit visuellement : en somme, les méchantes sont moches, ce qui n'est que justice. Ainsi, un sort bien particulier est réservé à la vieille marâtre et à la méchante fille : sourcils trop épilés (l'horreur), vieilles mouches collées près du nez (hi! hi!), chignon et couettes has been (c'est vraiment, vraiment, bien fait pour elles).

Charlotte Gastaut passe donc un sacré joli coup de plumeau sur un texte classique ( et, on ose, un peu poussiéreux ) de notre patrimoine culturel. Ce conte est inscrit sur la liste des œuvres recommandées par le Ministère de l'Education nationale (Grande section de maternelle-CP-CE1) et on finirait presque - non,  pas presque - par envier les professeurs des écoles qui feront découvrir Perrault par l'intermédiaire d'un tel album. De fait, si l'histoire est celle d'une jolie jeune fille qui finit par cracher des pierres précieuses, on conclut en se disant que cet ouvrage est une petite perle qui a glissé des lèvres nacrées de la demoiselle.

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