On attendait depuis longtemps un ouvrage francophone de fantasy épique digne d'un David Gemmell. Il vient de paraître chez Mnémos. Loin d'une fantasy adolescente reprenant les grands classiques du genre, Les Héritiers de Ghern Arg éclaire un monde original, personnel et cohérent dans lequel évoluent des personnages que nous connaissons tous…
L'éveil des dieux.
Au début du monde, il y eut bien entendu des dieux, les Primans, qui créèrent les hommes. Agacés par l'orgueil de leurs créatures, ils leur envoyèrent un jour les Avatars, des démons qui devaient les réduire et dont les hommes firent leurs dieux. Par cette confusion et cette guerre, les Avatars se révoltèrent contre les Primans qui sombrèrent dans le sommeil et l'oubli. Comme dans toute histoire du monde, une prophétie annonce la naissance d'une élue qui portera la marque des Primans et les réveillera. Chaque camp enverra un messager pour réduire ou protéger l'enfant élue. Commencera alors une longue quête pour les représentants des démons et des dieux.
Un entrelacement d'aventures exaltantes
Pierre Saviste signe ici un premier roman très prometteur. Malgré, aux toutes premières pages, une difficulté à se retrouver dans la multitude de personnages, propre aux grandes sagas de fantasy, l'histoire se met rapidement en place sur une suite d'événements qui posent parfaitement le monde. Les références à La Bible, passage obligé dans un univers qui reprend une société médiévale imaginaire, donnent dès le commencement du roman un ton fluide et agréable à la narration.
Très vite, l'action débute et Pierre Saviste excelle autant dans les descriptions de combat que dans les exercices plus difficiles de mise en situation de temps et de lieux. Les introductions de chapitres constituent à eux seuls de véritables moments de bonheur, par la richesse et la vivacité du style. Les dialogues, délicats et pétillants, ne tombent jamais dans l'explicatif pur et apportent pourtant la clarté nécessaire à la compréhension de l'atmosphère et de l'intrigue principale. Les personnages, tous attachants, nous sont connus : ici, on reconnaîtra le vieux sage mystérieux, là, le dieu vengeur et mélancolique, là, encore, le héros défavorisé par la naissance mais non par la valeur. Les El'm ont les oreilles pointues, les Avatars, des allures d'anges déchus.
Le talent de Pierre Saviste consiste à ne jamais tomber dans le cliché, tout en parsemant son roman de repères familiers au lecteur. Au-delà de l'intrigue elle-même, délectable (nous sommes loin ici d'une conception manichéenne primaire du bien et du mal mais au contraire proche d'un conte où la barrière, sans être floue, reste mince), Pierre Saviste a avant tout un style très littéraire, fluide et souple, qui apporte une couleur supplémentaire au roman. D'un point de vue strictement narratif, il frôle même la perfection : accroches exaltantes, dialogues vifs et drôles, descriptions maîtrisées, amples et d'un équilibre sans faille.
Ce premier roman touchera autant les amoureux des intrigues bien menées que les fervents protecteurs d'un style enlevé et souvent délaissé par le genre. Passionné de jeux de rôle, Pierre Saviste a su en tirer le meilleur par la qualité de son intrigue et l'aménagement de sa matière. Cet auteur, dont on ne sait pas grand-chose à part son amour des mondes médiévaux et des jeux de rôles, publiera le second volume d'Ombramère, la Marque des Primans, en 2003, puis le dernier de la trilogie, Le chemin des Larmes. Vivant, épique, savoureux, Les Héritiers de Ghern Arg est le genre de livre que l'on lit doucement, pour apprécier, page après page, la surprise suscitée par ce maître-conteur.
L'éveil des dieux.
Au début du monde, il y eut bien entendu des dieux, les Primans, qui créèrent les hommes. Agacés par l'orgueil de leurs créatures, ils leur envoyèrent un jour les Avatars, des démons qui devaient les réduire et dont les hommes firent leurs dieux. Par cette confusion et cette guerre, les Avatars se révoltèrent contre les Primans qui sombrèrent dans le sommeil et l'oubli. Comme dans toute histoire du monde, une prophétie annonce la naissance d'une élue qui portera la marque des Primans et les réveillera. Chaque camp enverra un messager pour réduire ou protéger l'enfant élue. Commencera alors une longue quête pour les représentants des démons et des dieux.
Un entrelacement d'aventures exaltantes
Pierre Saviste signe ici un premier roman très prometteur. Malgré, aux toutes premières pages, une difficulté à se retrouver dans la multitude de personnages, propre aux grandes sagas de fantasy, l'histoire se met rapidement en place sur une suite d'événements qui posent parfaitement le monde. Les références à La Bible, passage obligé dans un univers qui reprend une société médiévale imaginaire, donnent dès le commencement du roman un ton fluide et agréable à la narration.
Très vite, l'action débute et Pierre Saviste excelle autant dans les descriptions de combat que dans les exercices plus difficiles de mise en situation de temps et de lieux. Les introductions de chapitres constituent à eux seuls de véritables moments de bonheur, par la richesse et la vivacité du style. Les dialogues, délicats et pétillants, ne tombent jamais dans l'explicatif pur et apportent pourtant la clarté nécessaire à la compréhension de l'atmosphère et de l'intrigue principale. Les personnages, tous attachants, nous sont connus : ici, on reconnaîtra le vieux sage mystérieux, là, le dieu vengeur et mélancolique, là, encore, le héros défavorisé par la naissance mais non par la valeur. Les El'm ont les oreilles pointues, les Avatars, des allures d'anges déchus.
Le talent de Pierre Saviste consiste à ne jamais tomber dans le cliché, tout en parsemant son roman de repères familiers au lecteur. Au-delà de l'intrigue elle-même, délectable (nous sommes loin ici d'une conception manichéenne primaire du bien et du mal mais au contraire proche d'un conte où la barrière, sans être floue, reste mince), Pierre Saviste a avant tout un style très littéraire, fluide et souple, qui apporte une couleur supplémentaire au roman. D'un point de vue strictement narratif, il frôle même la perfection : accroches exaltantes, dialogues vifs et drôles, descriptions maîtrisées, amples et d'un équilibre sans faille.
Ce premier roman touchera autant les amoureux des intrigues bien menées que les fervents protecteurs d'un style enlevé et souvent délaissé par le genre. Passionné de jeux de rôle, Pierre Saviste a su en tirer le meilleur par la qualité de son intrigue et l'aménagement de sa matière. Cet auteur, dont on ne sait pas grand-chose à part son amour des mondes médiévaux et des jeux de rôles, publiera le second volume d'Ombramère, la Marque des Primans, en 2003, puis le dernier de la trilogie, Le chemin des Larmes. Vivant, épique, savoureux, Les Héritiers de Ghern Arg est le genre de livre que l'on lit doucement, pour apprécier, page après page, la surprise suscitée par ce maître-conteur.