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Les Insectes de feu

Thomas Page ( Auteur), Paul Alexandre (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 30/06/1975  -  livre
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Les Insectes de feu

De Thomas Page, probablement très occupé par ses activités dans la publicité et l’industrie du cinéma, on ne trouve (en anglais) que deux romans qui semblent plutôt relever du fantastique, une histoire de cataclysme et, le seul à avoir été traduit en français, Les Insectes de feu. Sans la publication de ce roman, il serait resté parfaitement inconnu en France, et sans le film éponyme (mais intitulé Bugs en anglais), le livre n’aurait probablement jamais atteint les rayons de nos librairies. C’eut été dommage car ce texte mérite qu’on lui accorde un peu d’attention (ce qui n’est pas le cas du film, œuvre de l’un des maîtres de la série B : William Castle, producteur de Rosemary’s Baby et inspirateur de nombreux réalisateurs, de Hitchcock à John Waters). Le film, pourtant plusieurs fois primé, est en effet loin d’être inoubliable. Comme souvent avec les adaptations, la pellicule ne met pas forcément en valeur tous les aspects du texte...

Notre planète a le cafard !


À la suite d’un tremblement de terre dans le sud des États-Unis, une faille s’ouvre au milieu d’un champ et laisse échapper des insectes jusqu’alors inconnus. Contrairement aux blattes communes auxquelles ils sont apparentés, ces cafards semblent communiquer entre eux et forment une colonie qui posera bientôt de gros problèmes, à la campagne comme à la ville. En effet, des centaines de millions d’années avant que l’homme ne découvre qu’une pierre peut servir à casser des noix, les coléoptères avaient déjà trouvé leur place dans la nature ! Ces bestioles presque indestructibles possèdent un redoutable atout : une paire de membres qui, lorsqu’elles les entrefrottent vigoureusement, provoquent des étincelles susceptibles d’enflammer la matière. Un entomologiste de grand renom, acariâtre et misanthrope, se chargera d’étudier ce nouveau membre de l’ordre des blattoptères dans le but de trouver un moyen de limiter l’invasion et les ravages que ces minuscules Attila provoquent partout où ils passent. Le professeur Parmiter n’est cependant pas un scientifique comme les autres… La fascination exercée par l’objet de ses expérimentations le conduira-t-elle à négliger ses devoirs envers l’humanité ?


Les inconscients : ils savaient et pourtant… voilà le résultat !


Voilà ce que nos descendants diront probablement de nous dans quelques décennies, après avoir lu cet excellent roman d’anticipation. À l’opposé des hommes qui dévorent les ressources de la planète et l’épuisent, Les Insectes de feu se nourrissent des déchets produits par nos industries modernes et prospèrent. Ces civilisations aussi égoïstes qu’inconscientes dépérissent peu à peu, tandis que des animaux souvent qualifiés de vermine et de parasites s’épanouissent ironiquement sur les décombres… en les recyclant ! Ce n’est donc pas par hasard que dans ce roman, les tentatives d’un savant fou pour contrôler la situation vont encore compliquer la situation… Tous les ingrédients d’un livre passionnant sont réunis : suspense, préoccupations écologiques (qui étaient peut-être absentes des intentions de l'auteur, mais que nous ne pouvons esquiver de nos jours...), humour grinçant, un personnage principal qu’on déteste d’autant plus que l’on s’y identifie un peu… Il est étonnant qu’avec une telle matière ce texte ait donné lieu à une adaptation aussi plate, mais c’est une bonne raison pour ne pas manquer de lire Les Insectes de feu, équivalent imaginaire des très actuels ravages causés par les invasions de guêpes mexicaines, fourmis d’Argentine et autres frelons asiatiques…
 

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