Né en 1916, grand maître de la science fiction exotique, l'auteur du Cycle de Tschaï, des Princes Démons et de Space Opera (entre autres éléments d'une vaste bibliographie ) s'est aussi, à l'occasion, signalé dans le roman policier. Avec Les Langages de Pao, malgré l'assassinat qui ouvre le récit, c'est à un exercice de science-fiction assez habituel que se livre Jack Vance. Le présent ouvrage est une réédition à l'identique du roman paru chez Denoël en 2004 et publié à l'origine aux États-Unis en 1958.
Devenir Panarque à la place du Panarque
Seul homme de son monde autorisé à se singulariser, le Panarque des Paonais règne sur une planète tranquille, peuplée de gens semblables et relativement dociles. Son frère, l'Ayudor Bustamonte qui nourrit l'espoir secret de briguer le titre suprême se tient aux côtés du Panarque lorsque celui-ci est assassiné. Sont aussi présents dans la pièce : Beran le jeune fils un peu fade du défunt, un représentant de Mercantil, un monde de commerçants et le Seigneur Palafox de la planète Frakha. Compte tenu des ambitions de Bustamonte, Palafox décide d'emmener avec lui le jeune héritier pour en faire son apprenti sur sa planète vouée à la connaissance.
Mais Palafox n'est pas plus philanthrope que d'autres et, lorsque, des années plus tard, il vend ses conseils à Bustamonte pour l'aider à lutter contre une invasion guerrière en transformant les langages de Pao, Beran sent qu'il doit se méfier.
Dis moi comment tu parles et je te dirai qui tu es
Jack Vance dans ce récit part d'une hypothèse qui semble intuitivement plausible : On peut changer la psychologie d'un peuple, en manipulant son langage.
C'est ainsi que Palafox va créer sur Pao, presque par magie, un groupe de guerriers, un groupe de commerciaux, un d'ingénieurs et un d'interprètes, coupés du reste de la population paonaise. Le phénomène est constaté, mais pas développé ou clairement expliqué.
Le thème lui-même apporte une difficulté à la narration. Une hypothèse si forte portant sur les langages devrait complexifier les rapports entre personnes employant des langages différents. Cependant, à part deux ou trois moments clés construits avec force notes de bas de page pour illustrer les tendances des peuples, Jack Vance se contente de rédiger des dialogues tout à fait normaux.
L'idée a beau être séduisante, ce n'est pas elle qui s'avère centrale dans le récit. L'essentiel de l'histoire consiste en un rapport de force entre le vieux maître Palafox et son élève Beran qui, par leurs alliances respectives vont lutter pour la souveraineté. Même dans ce cas, les motivations des uns et des autres sont trop caricaturales pour être crédibles. De même que ce peuple de personnes semblables aussi bien physiquement que psychologiquement et qu'on peine à s'imaginer.
Quelque chose manque
Les talents de conteurs de Vance, son humour, ses personnages hauts en couleur, captivent le lecteur du début à la fin . Mais quelque chose semble manquer à ce roman vieux de cinquante ans. Est-ce parce qu'on ne parvient pas à croire à la société uniforme de Pao qu'on se désintéresse de son devenir ? Est-ce le personnage de Beran, tantôt naïf, tantôt vaporeux qui ne parvient pas à accrocher ? Est-ce le côté trop caricatural des méchants qui les rend grotesque et inoffensifs ? Il y a sans doute un peu de tout cela dans la légère déception que l'on ressent à la lecture des Langages de Pao. Ceci dit, l'écriture reste agréable et suffisamment prenante pour un moment de détente et, compte tenu du prix d'achat d'un poche, on n'aura pas trop de regrets.
Devenir Panarque à la place du Panarque
Seul homme de son monde autorisé à se singulariser, le Panarque des Paonais règne sur une planète tranquille, peuplée de gens semblables et relativement dociles. Son frère, l'Ayudor Bustamonte qui nourrit l'espoir secret de briguer le titre suprême se tient aux côtés du Panarque lorsque celui-ci est assassiné. Sont aussi présents dans la pièce : Beran le jeune fils un peu fade du défunt, un représentant de Mercantil, un monde de commerçants et le Seigneur Palafox de la planète Frakha. Compte tenu des ambitions de Bustamonte, Palafox décide d'emmener avec lui le jeune héritier pour en faire son apprenti sur sa planète vouée à la connaissance.
Mais Palafox n'est pas plus philanthrope que d'autres et, lorsque, des années plus tard, il vend ses conseils à Bustamonte pour l'aider à lutter contre une invasion guerrière en transformant les langages de Pao, Beran sent qu'il doit se méfier.
Dis moi comment tu parles et je te dirai qui tu es
Jack Vance dans ce récit part d'une hypothèse qui semble intuitivement plausible : On peut changer la psychologie d'un peuple, en manipulant son langage.
C'est ainsi que Palafox va créer sur Pao, presque par magie, un groupe de guerriers, un groupe de commerciaux, un d'ingénieurs et un d'interprètes, coupés du reste de la population paonaise. Le phénomène est constaté, mais pas développé ou clairement expliqué.
Le thème lui-même apporte une difficulté à la narration. Une hypothèse si forte portant sur les langages devrait complexifier les rapports entre personnes employant des langages différents. Cependant, à part deux ou trois moments clés construits avec force notes de bas de page pour illustrer les tendances des peuples, Jack Vance se contente de rédiger des dialogues tout à fait normaux.
L'idée a beau être séduisante, ce n'est pas elle qui s'avère centrale dans le récit. L'essentiel de l'histoire consiste en un rapport de force entre le vieux maître Palafox et son élève Beran qui, par leurs alliances respectives vont lutter pour la souveraineté. Même dans ce cas, les motivations des uns et des autres sont trop caricaturales pour être crédibles. De même que ce peuple de personnes semblables aussi bien physiquement que psychologiquement et qu'on peine à s'imaginer.
Quelque chose manque
Les talents de conteurs de Vance, son humour, ses personnages hauts en couleur, captivent le lecteur du début à la fin . Mais quelque chose semble manquer à ce roman vieux de cinquante ans. Est-ce parce qu'on ne parvient pas à croire à la société uniforme de Pao qu'on se désintéresse de son devenir ? Est-ce le personnage de Beran, tantôt naïf, tantôt vaporeux qui ne parvient pas à accrocher ? Est-ce le côté trop caricatural des méchants qui les rend grotesque et inoffensifs ? Il y a sans doute un peu de tout cela dans la légère déception que l'on ressent à la lecture des Langages de Pao. Ceci dit, l'écriture reste agréable et suffisamment prenante pour un moment de détente et, compte tenu du prix d'achat d'un poche, on n'aura pas trop de regrets.