Né en 1969 près de Boston aux Etats-Unis, Lev Grossman a suivi des études littéraires avant de devenir critique pour le Time Magazine. Dans le même temps, il mène une carrière d'écrivain avec aujourd'hui trois romans à son actif : Warp (inédit en France), Codex, le manuscrit oublié (disponible au Livre de Poche), sorte de polar autour d'un livre rare du XIVème siècle, et Les Magiciens que la quatrième de couverture nous promet être "Un Harry Potter pour adultes". Il travaille actuellement sur la suite, selon son site internet. À noter que son éditeur a fait traduire deux sites liés aux Magiciens (par Jean-Daniel Brèque) et les a mis en ligne. Le premier concerne l'auteur fictif Christopher Plover et ses Chroniques de Fillory évoquées dans le livre (http://www.christopherplover.fr/), le deuxième l'école des sorciers de Brakebills (http://www.brakebills.fr/).
Jeune, empoté et talentueux
Un peu empoté, amoureux transi de la petite amie de son meilleur pote, Quentin n'est pas tout à fait ce qui s'appelle un adolescent heureux, malgré ses bonnes notes à l'école. Sa vie change lorsqu'il est invité à passer un mystérieux concours dans un étrange endroit. Le voilà admis sans vraiment l'avoir voulu à l'école Brakebills qui forme des magiciens. Il va suivre un cycle de cinq ans destiné à lui apprendre à manipuler la magie, domaine dans lequel il est plutôt doué...
Un appel à l'enfant qui sommeille au cœur du lecteur...
La comparaison avec Harry Potter est bien entendu inévitable. D'ailleurs le roman de Rowling est évoqué plusieurs fois. Lev Grossman nous offre une version moins edulcorée de ces apprentis magiciens. Ses adolescents sont plus rock n' roll, aimant la glande, l'alcool, les soirées de débauche et le sexe, gros mots et humour compris. On se croirait sur un véritable campus, l'auteur s'intéressant d'ailleurs plus à ses personnages qu'aux cours eux-mêmes.
Une fois qu'ils seront sortis de Brakebills, Lev Grossman les lancera à la découverte de Fillory, un royaume imaginaire mis en scène par un auteur inventé pour l'occasion dans une série de romans jeunesse.
Si la qualité de l'écriture de Lev Grossman n'est pas en cause, Les Magiciens divise les lecteurs par ses thématiques. Ceux qui ont rêvé dans leur jeunesse de voir les histoires et les héros de leurs livres préférés prendre vie seront sans doute séduits. Pour les autres, l'ennui est au rendez-vous. L'humour et le côté un peu trash des personnages ne masquent pas le manque d'action pendant la partie à l'école Brakebills. Les longueurs sont un peu décourageantes. La deuxième partie leur apparaîtra de plus un peu naïve, avec un univers de roman jeunesse.
Si l'on peut comprendre que certains seront emballés par ce livre, on ne peut pas vraiment le conseiller, son intérêt étant plus que limité.