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Les Mines de l'Est
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Les Mines de l'Est

Marseillais, Georges Foveau a consacré certains de ses romans à sa ville, décor des aventures d'Albert Leminot chez Rouge Safran ou du Cratère d'Artémis (L'Ecailler du Sud). Son dernier roman chez cet éditeur est également un polar, les Jardins de Perséphone. Amoureux des légendes et passionné de chamanisme, Georges Foveau vient d'achever la tétralogie des Chroniques de l'Empire avec les Mines de l'Est, après la Marche du Nord, un Port au Sud et les Falaises de l'Ouest.

Attentat chez les Dlées


Soze le grand Quisiteur, n'a aucune raison de se reposer dans la divine et décadente cour des Dlées. La vie de l'empereur est menacée, par les Camdlées à qui il a ôté le pouvoir pour le donner à des arrivistes sans noblesse. Les Camdlées se sont alliés à un démon et à des forces plus obscures... La propre vie de Soze est rapidement mise en danger, ainsi que celle d'un serviteur de moins importance pour l'empereur : Snorri, son maître-chien. Soze n'a pas de mal à obtenir une première piste : sans nul doute, derrière ces complots, se cache Trenaü Blufais Camdlée, le gouverneur des Mines de l'Est. Soze part donc, hanté par ses visions et ses intuitions, vers cette région dont on dit que des pratiques étranges y sont tolérées.

Dernier volet d'une tétralogie étonnante

Que Georges Foveau manie un style à la fois classique et délectable n'a rien d'étonnant en soi. Non. Ce qui est étonnant dans le domaine de l'imaginaire, actuellement, c'est qu'un auteur francophone rapporte autre chose que des campagnes de jeux de rôles, utilise d'autres personnages que des elfes, des nains ou des héros de la littérature fantastique du XIXeme et laisse reposer son œuvre sur un univers personnel soutenu par une charpente qui tient plus du roman de littérature blanche que de l'aventure.
Car Georges Foveau, de sa place si particulière, vient nous montrer autre chose qu'une histoire riche et surprenante : la parution de sa tétralogie atteste que rien n'est encore formaté dans la littérature de l'imaginaire et que l'on peut utiliser une langue riche et précieuse sans tomber dans la niaiserie ou la désuétude.
Soze est un héros à plusieurs facettes. Les siennes, ce qui mérite d'être souligné, dans un genre où le héros se prête à l'histoire bien plus que l'inverse. Ce personnage, fuyant, rompu à toutes les attaques sournoises, fin et courageux, pourrait être, dans notre monde, un de ces enquêteurs blasés et surdoués que l'on trouve dans les bons policiers.
Le texte, truffé de jeux de mots dont il serait dommage de dévoiler les ficelles, ravit par ce style succulent - truculent - qui s'entrelace avec la langue épique des grands rebondissements.
C'est peut-être cela qui fait de la tétralogie de Georges Foveau un cycle à part. Roman résolument moderne, où le suspens suit de près les sourires et même les éclats de rire, Les Mines de l'Est auraient pu se passer dans un Chicago décadent ou un New York aux mains de tous les pouvoirs…
Clore une tétralogie reste une entreprise périlleuse. Georges Foveau s'en tire à merveille, clouant sur place un lecteur ravi de se laisser guider, du début à la fin, par cette main de fer dans ce gant de velours…Car, et cela est de plus en plus rare, il n'y a pas d'interprétation possible, autre que celle de Foveau, dans ce roman.
Il reste maître de son écriture et de son intrigue, durant les 292 pages qui suivent Soze pas à pas jusqu'à un dénouement qu'on n'attendait pas.


Tétralogie à lire, dans l'ordre et le désordre !

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