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Les Misérables

Olivier Peru (Scénariste), Nicolas Petrimaux (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 02/07/2014  -  bd
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Les Misérables

"Quand ya plus de place en enfer, les morts reviennent sur terre." (Zombie)
 
Olivier Peru et Nicolas Petrimaux nous offrent avec cette BD la version française de l'invasion par des zombies. Ces deux auteurs aux multiples compétences (tous deux scénaristes, designer, storyboader...) s'attaquent à ce thème maintenant bien balisé, à travers une suite "d'histoires courtes" (une par tome).
 
"Ils vont venir te chercher Barbara !" (La nuit des morts vivants)

Les zombies sont à Paris. Ils envahissent tout, y compris l'Elysée. Il faut faire sortir le président sans perdre un instant. Charles, garde du corps présidentiel se doit de l'évacuer au plus vite vers le point de ralliement.
 
Malheureusement, une épidémie comme celle-là ferait perdre la tête à n'importe qui, y compris au chef de l'état. Le président destitué par un conseil militaire, Charles se retrouve sans personne à protéger. Que faire quand on n'a rien fait d'autre depuis ces vingt dernières années ? Trouver quelqu'un d'autre à protéger ? Mais qui ? Son ex-femme peut-être ? Est-elle encore en vie ? On dit que Genève a été épargnée. Pourquoi ne pas aller là-bas?
 
"T'as déjà vu un lion s'échauffer avant d'attaquer une gazelle?" (Bienvenue à Zombieland)
 
Graphiquement très beau, cet album me laisse perplexe. On retrouve, dans le fond comme dans la forme, un style très semblable à celui de Max Brooks dans son livre World War Z. Un chapitre, une histoire, un personnage. Les dessins de Nicolas Pétrimaux sont très appréciables et montrent un certain style. Cependant, j'ai un gros reproche sur ce tome : je m'attendais à lire une BD de zombie, pas une BD politique. L'auteur se sert en effet de l'album pour partager son idée sur les divers présidents en poste ces dernières années.
 
Les premières pages ne m'ont pas tellement choqué de ce point de vue ; au contraire, je trouvais que cela donnait un certain impact à l'oeuvre. Néanmoins, cela se poursuit tout au long de l'album au point d'en devenir envahissant. On peut penser que l'auteur tente de nous imposer son point de vue politique et ce n'est, à mon sens, pas le but d'une BD qui s'adresse, à priori, à des lecteurs jeunes et "influençables". D'autant que cela n'apporte strictement rien à la compréhension de l'histoire.
 
Divers subterfuges (graphiques ou scénaristiques) relativement simples auraient sans doute évité ce problème d'envergure. On en vient même à se demander si cela n'a pas été fait sciemment afin de bénéficier d'une large couverture médiatique (divers journaux comme Le Figaro ayant commenté cette bd, justement à cause de sa portée politique). L'intrigue se passe dans le temps présent et se trouve très fortement ancrée dans celui-ci, mais dans deux ou dix ans, ce ne sera plus d'actualité et il y a peu de chance que cette bande dessinée traverse les âges.
 
Il est dommage que le discours politique prenne trop d'importance ici, alors que tous les matériaux étaient réunis pour une oeuvre de qualité.
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