Actusf : Les Noces de la Renarde sont parues dernièrement chez Scrineo. Quelle a été l’idée à l’origine de ce roman ?
Floriane Soulas : L’idée de ce roman c’était ce titre que je trainais avec moi depuis des années et une volonté de partager mon amour de la culture japonaise. Un jour l’histoire est arrivée, tout simplement.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur celui-ci ?
Floriane Soulas : Les Noces de la Renarde parlent de deux héroïnes, de prime abord très différentes, qui cherchent à trouver leur place dans une société en constant équilibre entre tradition et nouveauté. C’est une histoire d’émancipation et d’acceptation de soi. J’avais aussi envie de faire découvrir le folklore japonais et sa richesse, entre mystique et technologie.
Actusf : Hikari et Mina sont vos héroïnes. Elles vivent dans le même pays mais à une époque différente. Comment avez-vous créé ces personnages ? Ont-ils suivi la route que vous leur aviez tracé ou vous ont-ils surpris ?
Floriane Soulas : C’est un peu bateau à dire mais Mina et Hikari me sont venues très naturellement. Hikari est très influencée par l’univers de Mononoke de Miyazaki, je pense. C’est un univers que j’adore et j’avais envie de lui donner un peu de sa magie. Elle m’a surprise plusieurs fois par ses choix plus radicaux que ce que j’avais imaginé. Mina a suivi très vite, elle a été plus docile que Hikari, ce sont plutôt les personnages qui l’entourent qui m’ont donné du fil à retordre, notamment Natsume, qui a beaucoup évolué au cours de l’écriture.
Actusf : Pourquoi ces époques et ce lieu en particulier ?
"Naviguer entre ces deux époques me permettait de montrer cette contradiction japonaise, très traditionnelle et en même temps résolument portée vers le futur."
Floriane Soulas : En passionnée de l’histoire japonaise, il me semblait évident d’écrire sur le Japon Médiéval. Cependant je voulais montrer toute la richesse de ses croyances dans deux contextes différents, l’un où croire aux dieux est la norme et un second où cela relève d’une vieille croyance que l’on perdure par habitude. Naviguer entre ces deux époques me permettait de montrer cette contradiction japonaise, très traditionnelle et en même temps résolument portée vers le futur.
Actusf : Ce roman est votre deuxième récit ancré dans l’imaginaire après Rouille. Cela semble vous tenir à cœur. Pourquoi ? Est-il plus facile d'exprimer des idées ou d'envoyer un message ?
"En nous détachant du monde que l’on connaît, on peut vraiment appuyer sur un problème ou un thème et le percevoir différemment, justement parce qu’il n’est plus ancré dans notre quotidien, il prend alors une autre dimension, et la réflexion est différente."
Floriane Soulas : J’aime les univers de la SFF, ils me viennent naturellement. Il est pour ma part plus simple de faire passer un message dans un univers qui me transporte vraiment. Je trouve que les romans de SF ou de fantasy ont cette faculté d’amener les problématiques sous un autre éclairage que le contemporain. En nous détachant du monde que l’on connaît, on peut vraiment appuyer sur un problème ou un thème et le percevoir différemment, justement parce qu’il n’est plus ancré dans notre quotidien, il prend alors une autre dimension, et la réflexion est différente.
Actusf : Avez-vous travaillé différemment lors de l’écriture des Noces de la Renarde ?
Floriane Soulas : Pour le coup, non, mon processus d’écriture à été très semblable à celui de Rouille, modulo quelques changement de correcteurs entre temps. La phase de correction a été plus longue ceci dit, mais les Noces est plus gros que Rouille et avec deux époques à mener en parallèle c’était inévitable pour éviter les redites et les erreurs de chronologie.
Actusf : Quelles ont été vos inspirations / influences lors de l’écriture de ce roman ?
Floriane Soulas : Je pense que les Noces doivent beaucoup à Princesse Mononoke, surtout pour l’ambiance de l’époque d’Hikari. Ceci dit, je dois admettre qu’il y a une foule de référence et de clin d’œil à toutes les œuvres japonaises qui ont marqué ma jeunesse, que ce soit les vieux films de samouraïs, comme des références à Cardcaptor Sakura et l’univers de Clamp en général, Sailor Moon et quelques autres mangas chers à mon cœur. Si vous les trouver, dites le moi
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Floriane Soulas : En ce moment je planche sur un roman de SF, plus adulte mais je n’en suis qu’au début alors je n’en dis pas plus !
Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?
Floriane Soulas : Je serais aux Imaginales du jeudi au dimanche, en dédicace au Nuage vert et chez Gibert jeune à Paris en juin. Vous pourrez aussi me retrouver à Angers pour le festival ImaJ’nère en juin et aux Halliènales en octobre !