Célébrissime illustrateur d’Alice au pays des merveilles et autres classiques de la littérature anglo-saxonne, Mervyn Peake a pris place aux côtés des plus grands dans le cœur des amateurs de fantasy pour un monumental chef-d’œuvre, la série de romans consacrés à l’étrange château de Gormenghast et à ses habitants, tout aussi fantasques... Il est intéressant de noter que Peake a vécu plusieurs années sur l’île Anglo-Normande de Sercq, dernier bastion de la féodalité en Europe (et paradis fiscal…) De nombreux lecteurs ont décelé dans la trilogie Gormenghast les influences de ces séjours. Fidèle à la réputation de cet auteur de génie, La lettre d’un oncle perdu à son neveu est un extraordinaire livre illustré qu’il n’est possible de qualifier qu’en abusant des superlatifs !
Cher neveu, donne cette lettre à lire à tes amis…
Dans une série de lettres abondamment illustrées de dessins, un homme écrit à son neveu, qu’il n’a jamais vu. Qui est donc cet oncle qui abandonna Londres, sa femme et le confort d’une vie tranquille pour se lancer dans une aventure sans fin autour du monde, à la poursuite de chimères ? Un personnage remarquable, sans nul doute, haut en couleurs, qui se montre tour à tour naïf, égoïste, poète… Accompagné de son fidèle Jackson, une tortue géante particulièrement débonnaire, il se lancera à la recherche du grand lion blanc, une créature fabuleuse que nul n’a encore vue que sur de vieux timbres-poste. Le lion blanc existe-t-il vraiment ? On raconte qu’il vit dans les étendues glacées du pôle nord et il n’en faut pas davantage à nos globe-trotteurs pour entreprendre un voyage inutile et dangereux. Mais après tout, que serait l’Aventure sans la futilité et l’inconscience des Aventuriers ?
A la recherche du grand lion blanc de l’arctique…
Magnifique ! Une histoire comme on en lit rarement, du rêve en papier, voilà ce que sont ces Lettres d’un oncle perdu ! Le texte est drôle, et constamment imprégné d’une poésie absurde capable d’élever l’esprit jusqu’aux sommets les plus pittoresques des littératures de l’imaginaire. Imprimé en caractères imitant ceux d’une machine à écrire, le texte est illustré par l’auteur de superbes dessins au crayon et de notes manuscrites qui donnent à ce petit chef-d’œuvre encore davantage d’exubérance. Souvent galvaudé, le qualificatif de génie que l’on accole à trop d’auteurs pour des raisons commerciales, prend ici tout son sens. Pour qui souhaite approcher l’œuvre, tant picturale que littéraire, de l’un des artistes britanniques les plus imaginatifs et insolites du siècle dernier, les Lettres d’un oncle perdu sont parfaites !
