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Léviatemps

Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 01/10/2010  -  livre
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Léviatemps

Après la trilogie fantastique Autre-Monde, Maxime Chattam renoue avec le thriller, genre dans lequel il a su s'imposer comme l'un des maîtres incontestables. La Trilogie du Mal (2002-2004) ou encore La Promesse des Ténèbres (2009) en sont autant d'exemples.

Rififi chez les catins

À la veille de l’exposition Universelle de 1900, une série de meurtres sanglants sont perpétrés dans les rues parisiennes.
Guy de Timée, auteur à succès, va se retrouver mêlé à cette sombre affaire puisque Milaine, jeune prostituée, est retrouvée assassinée aux portes de la maison close où il a trouvé refuge. En effet, celui-ci vit sous les combles du « Boudoir », claque renommée de la capitale, après avoir tout plaqué du jour au lendemain, abandonnant femme, enfant, amis et réussite pour retrouver son désir d’écrire. Il veut ressentir la violence des bas fonds, répondre à l’appel de la mort et son cortège de peur et d’adrénaline pour retrouver l'inspiration.
Aidé de Faustine, mystérieuse courtisane et amie de Milaine, ainsi que de Perotti, inspecteur de police, et de Gikaibo, un sumo déshonoré et videur de son état, Guy de Timée va être plongé dans l’horreur de ce thriller.

Qui rôde dans les rues de Paris pour tuer des prostituées ? Quels sont ses desseins et surtout comment l’arrêter ?...
Que de questions que va devoir résoudre au plus vite le romancier, au risque de se perdre dans les dédales tortueux de la folie humaine...

Entre Conan Doyle et Les Mystères de Paris

Avec Léviatemps, Maxim Chattam revient à ses premières amours. On retrouve avec délectation son univers glauque où il dissèque avec avec talent l’âme humaine.
Son écriture fluide et précise comme un scalpel met à jour tout les bas instincts de l’homme ; La richesse de ses descriptions de Paris sous l’ombre de l’exposition Universelle permet de s'y immerger complètement. L’argot des petites gens de la rue Mojol est un vrai régal et on a même l’impression d’entendre les petits marchands de journaux de l’époque aux détours des pages.
Les personnages sont donc comme à l‘accoutumée décrits avec force détails, nous donnant une jolie galerie de portraits. Je me suis ainsi attaché particulièrement au personnage principal, Guy de Timée. En effet, cet écrivain à succès emprisonné dans le carcan de la haute bourgeoisie de l’époque et victime de la routine décide de tout plaquer pour vivre sa passion. Son désir d’écrire sur les bas fonds de la civilisation, cette soif d’approcher le mal tel un papillon la lumière de la bougie, va l'entraîner à se brûler les ailes. C’est une descente aux enfers programmée car Guy sait qu’il s’enfonce mais il ne peut s’empêcher de continuer sa quête au risque de se perdre.
Lui, Faustine et le jeune inspecteur Perotti vont devoir faire appel à toutes leurs ressources pour démêler cette sanglante affaire. L’intrigue, basée sur des meurtres de prostituées n’est pas sans rappeler l'affaire d'un certain éventreur qui a sévi dans une autre capitale. Mais la comparaison s’arrête là car l’enquête va emmener les investigateurs dans les cercles ésotériques Parisiens, aux portes de l'exagération de l’exposition Universelle de 1900. Confronté à des anarchistes et bourgeois complaisants, policiers véreux ou intègres, Guy de Timèe se retrouvera dans une spirale infernale dont il ne sortira pas indemne.

Voici donc un roman sombre comme Maxim Chattam sait les écrire, qui vous emportera une fois de plus sur les rivages de la folie humaine. Le progrès de la science au service d’une quête d’éternité y donne naissance à un Léviathan d’ombre. Le tout pour le plus grand plaisir des lecteurs.

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