Ray Bradbury peut sans conteste être présenté comme un des meilleurs auteurs de science-fiction. Chroniques Martiennes et Fahrenheit 451 sont qualifiés à juste titre de chefs-d’œuvre littéraires. Plus largement, son écriture très fine, couplée à certaines envolées poétiques et à des questionnements subtils, fédèrent ainsi de nombreux lecteurs aux profils très variés.
Cette dernière publication en date propose certains textes inédits en français. Il s’agit d’une compilation de nouvelles, regroupant deux volumes distincts publiés aux Etats-Unis en 2004 et 2007, ainsi qu’une autre nouvelle, La Chrysalide (1946), adaptée au cinéma en 2008 par Tony Baez Milan – dans un long-métrage inédit à ce jour en France.
Souvenirs d’une vie
Léviathan 99 comprend à la fois des textes de jeunesse de Ray Bradbury, des années 1940 et 1950, et des textes de maturité, des années 1980 à 2000. Le mélange entre premiers écrits, où l’on peut commencer à voir se dessiner le grand auteur qu’il sera, et des nouvelles plus récentes, empreintes de nostalgie – à l’image de « I Get the Blues When It Rains » (1980), « Tous mes ennemis son morts » (2003) ou « L’Orient-Express de l’Eternité » (1996-1997) – se révèle assez touchant. C’est un peu comme si les deux extrémités d’une vie étaient réunies en ce volume, le jeune homme côtoyant l’homme sage.
La préface et les introductions de Ray Bradbury sont particulièrement appropriées. L’auteur y expose les origines de certains de ces textes, qui ont tous une histoire, et sont pour la majorité directement nés de son expérience, de rencontres ou de moments de son existence. Il reconnaît lui-même que certains textes de jeunesse ne sont pas forcément très bons, mais que c’est l’idée qui importe plutôt que la forme : « Bien entendu, ma technique d’écriture était beaucoup plus maladroite quand j’ai rédigé « Le jeune homme et la mer », mais l’idée se suffit à elle-même et mérite votre attention. ». La préface est à lire en deux temps, avant d’aborder l’ouvrage, certes, mais aussi une fois la lecture terminée, pour mieux comprendre la construction et le sens des nouvelles. Ce recueil laisse ainsi entrevoir quelques pistes quant au processus de création de l’auteur.
Bric-à-brac hétéroclite
L’ensemble fait malheureusement figure de « fourre-tout », au sein duquel les textes intéressants ou représentatifs côtoient d’autres récits mineurs, sinon mauvais (« Triangle » (1951), « Les fantômes » (1950-1952), « Mais où est mon chapeau ? » (2003), « Le collectionneur fou » (2003-2004) ).
Comme ne le laissent pas entendre la couverture, la quatrième de couverture et le titre de cet ouvrage, une grande partie des nouvelles n’ont rien de science-fictif ou de fantastique. Citons par exemple « Nous ferons comme si de rien n’était » (1948-1949), « La maison » (1947), « Mort d’un homme prudent » (1946) ou encore « Le pyjama du chat » (2003).
Les meilleurs textes sont pour la plupart les plus anciens, comme « Un peu avant l’aube » (1950), qui présente un futur inquiétant, « Des goûts et des couleurs » (1952), où un vaisseau explorateur rencontre une civilisation arachnéenne et « La Chrysalide » (1946), dans lequel une nouvelle race humaine voit le jour.
D’autres écrits sont nés d’une bonne idée, mais laissent en revanche une impression d’inachevé : « Le convoi funéraire de John Wilkes Booth et des studios d’Hollywood » (2003), « La bétonnière à Mafiosi » (2003), « Route 66 » (2003).
Un recueil secondaire
Léviathan 99 n’est pas une sélection des meilleures nouvelles de Ray Bradbury, loin s’en faut. Le sentiment d’avoir vu publier des « fonds de tiroir » prédomine, même si certains textes méritent le coup d’œil. Faut-il vraiment éditer tout ce que les grands auteurs ont pu coucher sur le papier ? Que les fans en soient conscients, ce recueil ne nous propose donc pas de lire des textes essentiels de Ray Bradbury, mais ouvre plutôt une fenêtre sur quelques souvenirs de sa vie, sur des réflexions transversales, qui ont aussi construit l’écrivain brillant qu’il est devenu aujourd’hui.
Cette dernière publication en date propose certains textes inédits en français. Il s’agit d’une compilation de nouvelles, regroupant deux volumes distincts publiés aux Etats-Unis en 2004 et 2007, ainsi qu’une autre nouvelle, La Chrysalide (1946), adaptée au cinéma en 2008 par Tony Baez Milan – dans un long-métrage inédit à ce jour en France.
Souvenirs d’une vie
Léviathan 99 comprend à la fois des textes de jeunesse de Ray Bradbury, des années 1940 et 1950, et des textes de maturité, des années 1980 à 2000. Le mélange entre premiers écrits, où l’on peut commencer à voir se dessiner le grand auteur qu’il sera, et des nouvelles plus récentes, empreintes de nostalgie – à l’image de « I Get the Blues When It Rains » (1980), « Tous mes ennemis son morts » (2003) ou « L’Orient-Express de l’Eternité » (1996-1997) – se révèle assez touchant. C’est un peu comme si les deux extrémités d’une vie étaient réunies en ce volume, le jeune homme côtoyant l’homme sage.
La préface et les introductions de Ray Bradbury sont particulièrement appropriées. L’auteur y expose les origines de certains de ces textes, qui ont tous une histoire, et sont pour la majorité directement nés de son expérience, de rencontres ou de moments de son existence. Il reconnaît lui-même que certains textes de jeunesse ne sont pas forcément très bons, mais que c’est l’idée qui importe plutôt que la forme : « Bien entendu, ma technique d’écriture était beaucoup plus maladroite quand j’ai rédigé « Le jeune homme et la mer », mais l’idée se suffit à elle-même et mérite votre attention. ». La préface est à lire en deux temps, avant d’aborder l’ouvrage, certes, mais aussi une fois la lecture terminée, pour mieux comprendre la construction et le sens des nouvelles. Ce recueil laisse ainsi entrevoir quelques pistes quant au processus de création de l’auteur.
Bric-à-brac hétéroclite
L’ensemble fait malheureusement figure de « fourre-tout », au sein duquel les textes intéressants ou représentatifs côtoient d’autres récits mineurs, sinon mauvais (« Triangle » (1951), « Les fantômes » (1950-1952), « Mais où est mon chapeau ? » (2003), « Le collectionneur fou » (2003-2004) ).
Comme ne le laissent pas entendre la couverture, la quatrième de couverture et le titre de cet ouvrage, une grande partie des nouvelles n’ont rien de science-fictif ou de fantastique. Citons par exemple « Nous ferons comme si de rien n’était » (1948-1949), « La maison » (1947), « Mort d’un homme prudent » (1946) ou encore « Le pyjama du chat » (2003).
Les meilleurs textes sont pour la plupart les plus anciens, comme « Un peu avant l’aube » (1950), qui présente un futur inquiétant, « Des goûts et des couleurs » (1952), où un vaisseau explorateur rencontre une civilisation arachnéenne et « La Chrysalide » (1946), dans lequel une nouvelle race humaine voit le jour.
D’autres écrits sont nés d’une bonne idée, mais laissent en revanche une impression d’inachevé : « Le convoi funéraire de John Wilkes Booth et des studios d’Hollywood » (2003), « La bétonnière à Mafiosi » (2003), « Route 66 » (2003).
Un recueil secondaire
Léviathan 99 n’est pas une sélection des meilleures nouvelles de Ray Bradbury, loin s’en faut. Le sentiment d’avoir vu publier des « fonds de tiroir » prédomine, même si certains textes méritent le coup d’œil. Faut-il vraiment éditer tout ce que les grands auteurs ont pu coucher sur le papier ? Que les fans en soient conscients, ce recueil ne nous propose donc pas de lire des textes essentiels de Ray Bradbury, mais ouvre plutôt une fenêtre sur quelques souvenirs de sa vie, sur des réflexions transversales, qui ont aussi construit l’écrivain brillant qu’il est devenu aujourd’hui.