Influence majeure de Lovecraft et Tolkien, Lord Dunsany a été reconnu tardivement, notamment grâce à La Fille du roi des Elfes, publié en France dans la mythique collection Présence du futur. Les éditions Callidor viennent de publier une nouvelle version, retraduite et richement illustrée par la dessinatrice Célia Beauduc.
Une histoire d’amour et de magie
Le parlement des Aulnes demandant à être gouverné par un roi maîtrisant la magie, l’actuel souverain demande à son fils Alvéric de partir au pays du roi des Elfes et de demander la main de sa fille Lirazel. Les deux jeunes gens se séduisent mutuellement et Alvéric revient avec Lirazel, pour le plus grand malheur du roi des Elfes. Mariée à Alvéric par un frère catholique, Lirazel donne naissance à un garçon, Orion, mais se languit de son pays et de son père. Alvéric, devenu roi à son tour, se dispute alors avec sa femme. Cette dernière finit par retrouver sa patrie grâce à la magie de son père, plongeant son mari dans le désespoir. Alvéric, muni de son épée magique, part à sa recherche mais un sortilège l’empêche de pénétrer à nouveau le pays des Elfes. Les deux amants se retrouveront-ils ? Comment Orion va-t-il grandir ?
Une œuvre matrice de la Fantasy
La Fille du roi des Elfes est un roman important. On peut sans conteste considérer Lord Dunsany comme un des fondateurs de la fantasy : on retrouve par exemple dans ce roman une quête, une princesse (languissante) et le thème de l’initiation. Pour autant, on perçoit également ce roman comme proche de l’univers des contes. A cheval entre deux genres, ce roman bénéficie aussi d’un style unique, certainement bien retranscrit par Célia Beauduc. Et il y a comme une ombre, une angoisse qui plane sur cette histoire qui rend l’ensemble véritablement envoûtant.
Pour ceux qui ne l’ont jamais lu, à découvrir. Pour les autres, c’est indéniablement à redécouvrir.
Sylvain Bonnet