Andrea R. Cremer est une toute jeune auteure de fantasy dont le premier livre est publié actuellement en France. Professeur d’histoire et passionnée d’écriture, il a fallu qu’elle soit immobilisée pendant trois mois à la suite d’une chute de cheval pour qu’elle réalise son rêve, écrire un roman. Lune de Sang est le premier tome de Nighshade, quadrilogie dont la suite est attendue fin 2011.

Un amour impossible entre une fille-louve et un humain

Calla Tor n’est pas une jeune fille comme les autres. Jolie blonde de dix-sept ans, elle fait partie d’une meute, elle en est l’Alpha. C’est une Protectrice, mi-louve mi-humaine dont le rôle est de protéger les Gardiens, des sorciers défenseurs des humains. Promise à l’Alpha de l’autre meute, Ren Laroche, son univers bascule le jour où elle sauve la vie de Shay, un humain, dont la vie semble être intimement liée à la sienne. Piégée entre son amour pour Shay et sa promesse à Ren, Calla découvre de noirs secrets gardés précieusement par les Gardiens et soigneusement dissimulés aux Protecteurs. Lorsqu’elle comprend que Shay sera son sacrifice rituel le jour de son union à Ren, Calla s’enfuit avec Shay mais se retrouve capturée par les Explorateurs, les ennemis des Gardiens et soi-disant malfaiteurs de l’humanité.

Un triangle amoureux beaucoup trop classique et sans élégance

Jeune auteure inconnue du grand public, Andrea Cremer possède une écriture simple, sympathique, accessible à tous et surtout à un public adolescent, cible principale de son premier livre.
À première vue, Nightshade est dans la lignée directe de Twilight de Stéphanie Meyer : une romance à l’eau de rose destinée à faire palpiter les cœurs et un peu de fantastique pour faire frissonner. Mais si l’histoire fantastique est bien construite et réfléchie, nous ne pouvons pas en dire autant du triangle amoureux formé par les héros.

Reprenant des éléments classiques de fantasy tels que les loups-garous, les sorciers et autres personnages magiques, Andrea Cremer construit un univers à l’intérieur de notre réalité. Dans ce livre, les loups-garous sont les serviteurs des sorciers dans le maintien de l’équilibre de l’humanité. Mais la réalité que découvriront nos héros bouleversera ce point de vue. Concept sympathique, mais pas très original, le monde créé par l’auteur constitue le point fort de son livre.
En ce qui concerne les personnages au sein du lycée qui sert de décor à ce premier tome, trois communautés, sorciers, loups-garous et humains, se côtoient avec leurs liens de forces et leurs oppositions. Au delà des aspects fantastiques, les relations humaines entre les différents personnages sont celles de lycéens ordinaires dans une sitcom extrêmement basique. Nous n’avons rien ici de très alléchant ou original.
Enfin, la romance impossible, le triangle amoureux, était l’élément majeur annoncé sur Nightshade. Et nous devons dire que la déception est malheureusement au rendez-vous. Si l’histoire est bien là et les évènements correctement ficelés pour nous émouvoir, il faut souligner que Andrea Cremer n’a pas le talent de Stéphanie Meyer pour bouleverser nos cœurs. Les sentiments de l’héroïne sont grossiers, forcés, penchés de façon trop marquée sur l’attirance sexuelle qu’elle éprouve pour ses deux prétendants. De la même façon, l’opposition des garçons manque d’élégance. La passion des corps, qui ne peut être assouvie car l’héroïne doit rester pure jusqu’à son union, est donc traitée de façon à la fois trop forte et trop puritaine pour faire de la romance de Nightshade un véritable succès.

Ce premier tome n’est donc pas désagréable à lire mais manque certainement un peu trop de raffinement et de subtilité pour devenir un réel best-seller.