Rupert Kingfisher est un auteur anglais qui a étudié la philosophie à l’université de Bristol ainsi que l’art dramatique. Lorsqu'il était enfant, ses auteurs préférés étaient Roald Dahl, Susan Cooper et Ursula le Guin, et il aimait les comics d’horreur américains. Au cours d’un voyage familial à Paris, il découvre une librairie dédiée aux BD franco-belges, entre autres Astérix et Tintin. Au cours du même séjour il découvre qu’il déteste les anchois en dégustant une pizza. Deux expériences qui ont changé sa vie !
Il existe à Paris un café à l’ancienne plein de mystères, Le Café du temps perdu appartenant à monsieur Moutarde. Sur le bar trône un étrange percolateur argenté qui produit un petit café noir ayant le pouvoir de transporter celui qui le boit dans le temps et l’espace. Un jour, la jeune Madeleine reçoit la visite d’une femme membre du gouvernement, madame Fondue. Très intéressée par la recette secrète de madame Pamplemousse, celle du plus-fabuleux-délice-au-monde, elle menace la pauvre jeune fille si elle refuse de coopérer ! Cette dernière se réfugie alors auprès de monsieur Moutarde qui lui fait boire l’étrange breuvage à remonter le temps. Et la voici propulsée pour de multiples aventures en compagnie de madame Pamplemousse et du chat Camembert !
Une aventure envoutante
Ce roman qui peut se lire indépendamment du premier tome plonge progressivement le lecteur dans un univers fantastique où l’impossible devient possible. L’intrigue se met en place chapitre par chapitre, permettant justement aux nouveaux lecteurs de découvrir les personnages de Madame Pamplemousse. C’est ensuite une aventure haletante qui nous est servie – peut-être sur ce point faut-il regretter les enchaînements d’actions trop condensés qui nous amènent à la fin du livre bien vite. La lecture est aisée bien qu'il ne faille pas s’attendre à y découvrir une certaine prose poétique, mais plutôt une critique légère de la société moderne. Les personnages sont pimpants et caractériels, hormis peut-être pour Madeleine qui manque non pas de courage, mais d’héroïsme, plus figurante qu’actant dans cette aventure. Cependant, le jeune lecteur est embarqué dans l’histoire, à l’instar de Madeleine, ce qui permet de conserver le suspense jusqu’à la fin ainsi qu’une part de mystère très appréciable.
Une histoire enrichissante
Mais le point fort de cette œuvre est sans conteste son caractère didactique puisqu’elle invite à la découverte de Paris, de la madeleine de Proust, des dinosaures avec le diplodocus, le tyrannosaurus rex, et les ptérodactyles, le fonctionnement de notre gouvernement, de la religion avec la figure de Bouddha, et des monstres légendaires tels Nessie et le Sphinx. Un véritable bouillon de culture qui nous est servi pour le plus grand plaisir des pupilles ! La curiosité des jeunes lecteurs devrait donc être éveillée, et comblée par les adultes.
De jolies illustrations… décoratives
Inspirées des œuvres de Roald Dahl, les illustrations à la hachure de Sue Hellard apportent indéniablement du charme à l'univers de Rupert Kingfisher. De petits dessins viennent d’ailleurs agréablement ponctuer les pages du livre, et les visages des personnages sont très expressifs. Toutefois, ces illustrations restent réalistes, du moins conformes pour une œuvre qui invite à rêver l’impossible : elles ne proposent pas aux jeunes lecteurs une totale évasion. Surtout, elles ne font pas appel à leur imagination. Aucune interprétation n’est à tirer véritablement de ces illustrations qui ont pour seule fonction de décorer le texte, et non de lui apporter du sens.