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Maléfices

Roger Seiter (Scénariste), Max (Dessinateur, Coloriste), Isabelle Mercier (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/05/2003  -  bd
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Maléfices

On ne serait trop recommander la très bonne collection Ligne Rouge chez Casterman aux amateurs de fantastique. Les bandes dessinées y sont (presque) toutes de qualité et originales non par les thèmes abordés mais par la façon dont ils sont traités.

Roger Seiter est historien de formation et est actuellement conseiller principal d'éducation, ce qui à priori n'a rien à voir avec la bande dessinée. Pourtant, Seiter scénarise des BD depuis 1989. Auteur de Fog (Casterman) dont on ne dit que du bien et Le Cœur de Sang (Delcourt), ses scénarios ont tendance à lorgner du côté du fantastique. Pour cette nouvelle série, il s'offre les services d'une co-scénariste de choix Isabelle Mercier qui n'est autre que Madame Seiter à la ville.

C'est en surfant sur Internet que le couple découvre les travaux de Max qui signe ici sa première BD. Ce jeune dessinateur, diplômé des Beaux-Arts, a exercé ses talents dans de nombreux domaines liés au dessin avant de pouvoir réaliser sa première œuvre.

Le charme envoûtant de la chance

Théo est boulanger chez le Père Sorbier, pas vraiment par vocation, simplement parce que son père est mort jeune et qu'il a laissé derrière lui une famille de trois enfants. Alors, pour subvenir aux besoins de sa mère, son frère et sa sœur, Théo, l'aîné, a sacrifié ses études pour rentrer en apprentissage. Les nuits sont longues à travailler chez Sorbier digne réminiscence du Père fouettard et homme avide de pouvoir. Pour oublier sa vie terne, Théo se réfugie dans ses livres, une passion qui ne l'a jamais quitté. Il en a une belle collection grâce au brocanteur Toszek à qui il donne un coup de main de temps à autres et qui, en échange, lui met des livres de côté. Un jour, Théo récupère grâce à son ami un livre de magie noire. Il y découvre un " charme de chance ". Un filtre sur mesure pour lui qui n'en a jamais eu. Pourquoi ne pas essayer de le faire, que peut-il y avoir à perdre ?

A trop la titiller, on se brûle les ailes…

Première partie d'une histoire qui sera racontée en deux volets, Maléfices nous plonge au cœur du drame dès l'incipit. La narration est à la première personne et tout en flash back. On sait déjà comment l'aventure va se finir, mal. Il est vrai qu'à vouloir jouer avec des forces que l'on ne comprend pas et qui nous dépasse, on risque gros. Théo, dont le nom signifie Dieu, va provoquer, comme le titre nous l'annonce, la colère des autres dieux. Les scénaristes mêlent habilement le contexte social à la trame fantastique. Théo, qui veut voir sa vie changer ne serait-ce que pour soulager sa mère, fait parti d'un milieu peu aisé à qui tous les plaisirs sont refusés par manque de moyens. Jeune homme pourtant intelligent, le voilà obligé d'oublier sa passion du savoir et ses propres ambitions pour tout simplement aider sa famille à vivre. Dure condition que celle de satisfaire un patron idiot et de résister aux assauts de sa fille. Les personnages sont loin d'être des gravures de mode, les dessins réalistes collent au scénario en leur donnant des traits communs, le plus souvent ingrats. Un contexte de misère sociale qui permet de comprendre les motivations de Théo qui tente sa chance avec l'élaboration de son charme. Cependant, trop de chance pour une seule famille ne fait-elle pas le malheur des autres ?

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