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Mars la bleue

Dominique Hass (Traducteur), Kim Stanley Robinson ( Auteur), Wojtek Siudmak (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2003  -  livre
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Mars la bleue

Après Mars la rouge et Mars la Verte, Pocket réédite le volume final de la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson. Mars la bleue a remporté les prix Hugo et Locus en 1997, comme Mars la verte l'avait fait en 1994. La série Mars comprend également The Martians, un ensemble de vingt-trois nouvelles et histoires courtes sur la colonisation de la planète et les personnages rencontrés dans les romans.

Mars bleue

Les Rouges ont perdu. Certains tentent de nier l'évidence par la violence, mais la planète rouge ne l'est plus. Presque partout, elle se couvre de lichens, de végétaux, quand ce n'est pas de véritables mers, et de nombreux animaux modifiés ont également pu être introduits : Mars n'est plus très loin d'être propre à la vie humaine. Il ne reste plus qu'à s'entendre sur des points de détail, comme la conservation de certaines régions dans leur état naturel, mais la planète est presque entièrement terraformée. Et elle n'est pas la seule : les satellites de Jupiter, de Saturne, d'Uranus, Vénus et même Mercure ont leurs colonies, bien que pour la plupart la terraformation prévue soit très longue, voire impossible. Tout irait pour le mieux si la Terre surpeuplée, inondée n'exigeait pas que soit fourni un exutoire à sa population. De quoi fournir des arguments aux politiciens martiens comme Jackie Boone, dirigeants des partis isolationistes. Mais Mars est-elle suffisamment puissante pour pouvoir se permettre de dire non ? Cela ne risque-t-il pas de précipiter la destruction de tout espoir d'indépendance ? Tous cherchent des remèdes, se concertant ou se combattant. Et il semble que la meilleure solution passe peut-être par la résolution des problèmes de la planète-mère...

Encore plus de politique

Mars la verte contenait déjà énormément de réflexions politiques sur des systèmes viables fournissant une alternative aux anciens systèmes capitalistes. La réflexion est poussée ici plus loin encore. Il ne s'agit plus seulement de trouver des solutions pour un système neuf, où la page blanche permet toutes les audaces et le nombre limité de citoyens leur consultation, mais de trouver quelque chose fonctionnant sur notre bonne vieille Terre, surpeuplée, où le véritable pouvoir est détenu par les transnationales. C'est à la fois la force et la faiblesse du récit. Les idées sont intéressantes, et valent à elles seules la lecture. Mais la facilité avec laquelle elles sont appliquées demande une certaine bonne volontée de la part du lecteur. Heureusement, ce roman n'est pas bâti uniquement sur ces réflexions. Mars a perdu la place prépondérante qu'elle occupait dans le premier volume, et les héros de celui-ci sont des individus. On retrouve ce qu'il reste des Cent Premiers et de leurs descendants directs, et cela contribue nettement à humaniser le récit. Kim Stanley Robinson a su faire évoluer ses personnages à travers les décennies et l'histoire, leur permettant d'hésiter, de douter, de se battre pour leurs convictions, de renoncer... Bref d'être humains. Ce focus final sur les Cent permet de boucler une boucle commencée dans les laboratoires psychologiques de l'agence spatiale, il y a bien longtemps, sur une autre planète. Une très bonne conclusion à une (longue) trilogie hors du commun, qui vaut vraiment la peine d'être lue, en particulier pour les amateurs de hard science et ceux intéressés par l'extrapolation politique, mais également pour tous les autres...

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