Une héroïne et sa série

On a connu Mary Robinette Kowal avec Vers les étoiles et Vers Mars, sympathique série uchronique où l’Humanité, après la chute d’un astéroïde au début des années cinquante qui détériore le climat (ça me rappelle quelque chose…) décide d’accélérer la conquête des étoiles. Une des clefs de la réussite de l’ensemble tenait dans les personnages, au premier chef Elma York, héroïne féminine et féministe, la fameuse « Lady Astronaute », son mari Nathaniel et le très antipathique (au début en tout cas) Stetson Parker. Sur la Lune change un peu la recette, on va le voir.

Complots

Elma partie avec le premier vol habité vers Mars, l’action se concentre sur une de ses amies astronautes, Nicole Wargin. Femme du gouverneur du Kansas, Kenneth Wargin, qui vise la maison blanche, Nicole est envoyé sur la Lune à bord d’une fusée avec une mission : découvrir les membres de la cellule dormante d’Earth First, un mouvement terroriste qui sévit sur Terre. Mais la fusée manque de s’écraser et l’arrivée sur la base est compliquée. Sans compter les pannes de courant, les problèmes d’eau. Puis le pire arrive : on a tiré, sur Terre, sur Kenneth. Nicole Wargin va devoir puiser en elle les ressources pour déjouer un complot aux multiples ramifications.

De l’action et des longueurs

Sur la Lune relève autant de l’uchronie que du thriller. Chaque début de chapitre ajoute à la tension, en énumérant les actualités sur Terre, entre catastrophes naturelles, assassinats, émeutes, manifestations pour les droits civiques. Cependant, deux problèmes : Sur la Lune souffre de certaines longueurs qui auraient pu être évitées : les monologues intérieurs de Nicole Wargin auraient gagné à être raccourcis. D’autre part, force est de constater que le personnage principal est moins charismatique qu’Elma. Les amateurs du cycle vont en tout cas être ravis de retrouver cet univers qui, bien sûr, nous rappelle le nôtre.

Sylvain Bonnet