Une autrice encore mal connue en France

Marionnettiste, Mary Robinette Kowal s’est lancée dans l’écriture dans les années 2000 à la fois dans la fantasy et la science-fiction. Vers les étoiles est le premier volume d’un cycle de romans s’inscrivant dans le genre de l’uchronie et en mettant en scène Elma York, une jeune femme brillante qui, dans l’Amérique des années cinquante, va réussir à devenir astronaute. Mais cette Amérique appartient à une ligne temporelle un peu différente…

Un évènement inattendu qui pousse à accélérer le programme spatial

En 1952, dans une Amérique gouvernée par le républicain Dewey (et non Truman comme dans l’histoire que nous connaissons), la jeune Elma passe un weekend idyllique avec son mari Nathaniel dans les Poconos quand tout un coup des phénomènes bizarres se produisent. Leur chalet s’effondre. Ils fuient en voiture pour reprendre leur avion qu’elle pilote elle-même grâce à son père général et à son expérience acquise durant la seconde guerre mondiale. Ils se réfugient sur une base militaire tandis que les mauvaises nouvelles se multiplient. Premièrement, un météore a détruit la région de Washington et la majeure partie du gouvernement américain. Deuxièmement, Elma démontre que l’impact du choc a déréglé le climat, risquant de rendre la Terre inhabitable à court terme. Une seule solution, coloniser l’espace ! Elma va donc s’impliquer dans le programme spatial avec comme but avoué de devenir astronaute. Sur son chemin, elle va croiser Stetson Parker, avec qui elle a un contentieux remontant à la guerre et qui va lui mettre beaucoup de bâtons dans les roues…

Une héroïne charismatique

On termine la lecture de ce roman plutôt enthousiaste. Mary Robinette Kowal a un talent rare, elle est une pure narratrice qui réussit à captiver son lecteur. Disons aussi les choses : on s’enthousiasme devant cette uchronie où on voit l’humanité mobiliser des moyens pour conquérir l’espace, malgré les résistances. On est aussi séduit par le personnage d’Elma, femme, pilote, juive, qui fait tout pour faire avancer la cause des femmes dans l’exploration spatiale face à un Stetson (référence au chapeau, rions) Parker macho, plein de préjugés mais avec qui elle a une relation intéressante, on espère vite lire la suite. Voilà un roman bien mené, efficace avec une héroïne dont le lecteur masculin peut tomber amoureux (ce serait mon cas). Bravo et on attend la suite.

Sylvain Bonnet