Une société secrète

Longtemps pourchassées, volontiers brûlées par l’église, les sorcières ont pourtant survécu et se sont organisées. Regroupés au sein de l’ordre de Minuit, elles protègent le reste de l’humanité en neutralisant celles d’entre elles, généralement encouragées par une créature démoniaque nommée le Séraphin, qui perdent le contrôle de leur puissance, comme par exemple lors de l’incendie de Londres en 1666. Elles les capturent et les emprisonnent après leur avoir coupé les mains… Johnson et Sheridan effectuent ainsi plusieurs missions dans le monde, comme près du fleuve Zambèze. Le plus dur arrive lorsque Johnson doit neutraliser sa propre sœur, qu’elle a toujours jalousé… Elle y arrivera, provoquant le départ de sa partenaire Sheridan. Et si l’ordre de Minuit avait fait fausse route depuis le début ?

Un « show runner » de la bande dessinée

Remarqué pour Carbone et Silicium en 2020, Mathieu Bablet a conçu The Midnight Order tout en choisissant de collaborer avec d’autres artistes : citons Claire Barbe, Sumi ou Quentin Rigaud. Il y a même des récits qui sont des nouvelles courtes. Au fond, Mathieu Bablet se comporte comme un show runner de la trempe de David Simon sur la série Sur Écoute en faisant travailler d’autres artistes sur son projet, dans le cadre qu’il a fixé : pourquoi pas ? L’ensemble est réussi même si le graphisme est hétéroclite (mais tel était le but). Il réussit en tout cas à renouveler le genre et à évacuer certains clichés éculés sur les sorcières. À lire.

Sylvain Bonnet