Une écrivaine peu connue en France
On connaît peu ici Meg Elison, qui a pourtant remporté le prix Philip K. Dick en 2014 pour The Book of Etta, lui-même partie d’un tryptique, The Road To Nowhere. Visiblement, il s’agit d’un roman post-apocalyptique qui examine le sort des femmes après une pandémie dévastatrice (que font les éditeurs ? Qu’attendent-ils pour lancer une traduction ?). Goater Editions a choisi de présenter un volume rassemblant la nouvelle éponyme La pilule, qui a remporté le prix Locus en 2011, suivi de d’autres histoires.
Des nouvelles solides
La pilule raconte comment les gens gros, obèses même, choisissent de prendre une pilule « miracle » pour devenir mince et beau (c’est l’idée). La narratrice raconte comment sa mère a suivi le traitement, encore expérimental, qui consiste en gros à déféquer sa graisse. Ravie, la maman finit par donner l’exemple à son mari (qui meurt pendant le traitement) et à son fils. La narratrice refuse au final de subir la même chose et finit par rejoindre une maison très particulière où les gens dit normaux paient pour l’admirer… Excellente histoire où on sent, par les détails, l’attention qu’Elison apporte à décrire les corps : on retrouve ça avec Big Girl où une jeune fille devient une géante, survivant dans la baie de San Francisco, suscitant la crainte où l’admiration. Elle fuit sur une île jusqu’à ce que la métamorphose finisse par s’inverser. Les deux nouvelles sont des perles, très bien construites. Les autres histoires sont moins bonnes mais seules les réussites comptent. Il faut lire Meg Elison.
Sylvain Bonnet