Du roman aux nouvelles
Auteur de Tê Mawon, Michaël Roch a écrit aussi des nouvelles pour diverses anthologies, rassemblées ici par La Volte dans un seul recueil, Lanvil emmêlée. Ça démarre fort avec Aux portes de Lanvil où un clone se révolte contre son créateur, près de Lanvil. Cela se termine mal pour le créateur. Citons aussi dans cette veine JF, l’histoire d’un robot qui travaille dans une exploitation tenue par Kamar qui élève seul sa fille Lusla. Au fond, on parle ici d’émancipation. Le vrai personnage de ce recueil c’est la ville de Lanvil qui dans La paraphrase du masque, située en 2042, est en pleine expansion. On y voit les premières grèves, un fils qui veut échapper à sa mère et les Russes qui s’implantent (ce n’est jamais bon signe).
L’invention d’un style
Toutes les histoires sont écrites dans un mélange de français et de créole, cela donne un style particulier, très porté sur l’évocation. Il en va ainsi de Drive, une histoire où l’action est plutôt lente avec deux personnages, Joe et Patson, envoyés dans une mission un peu incompréhensible par le père de Patson. Pas grave, seule l’ambiance compte, comme dans Ogou Feray, dit L’Emile: L’Emile est un bâtiment intelligent, les personnages l’affrontent, perdent… Avec Ce que Lé Zabèy murmurent, on plonge dans un cauchemar qui continue avec Sur la ville-ruine, histoires de fantômes dans un quartier de Lanvil.
Difficile de résumer un tel recueil. On a parfois l’impression de faire un trip sous acides mais c’est ça aussi la science-fiction !
Sylvain Bonnet