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L'interview de Michele Montmoulineix pour Le Temps des Ogres
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L'interview de Michele Montmoulineix pour Le Temps des Ogres

Voici un ouvrage jeunesse à mettre entre toutes les mains ! Le Temps des ogres mets en scène Victoire, 13 ans, qui dans un monde devenu désert, part rejoindre le lac Baïkal, dernier réservoir d'eau de la planète. Sur fond de réchauffement climatique, voici un récit particulièrement prenant pour les ados... Interview de Michelle Montmoulineix.


Actusf : C'est une dystopie. On est dans un futur dans lequel le monde n'est que sécheresse. Vous aviez envie d'écrire sur le réchauffement climatique ? Et pour quelle raison ? Parce que c'est un bon cadre d'histoire ou parce que vous vouliez nous mettre en garde ?
Michele Montmoulineix : La situation de notre planète est tellement grave que je n’imagine pas qu’on puisse avoir le cynisme de se dire : « Tiens, le réchauffement climatique, l’effondrement du vivant, en voilà un bon sujet de roman ! » La conscience de cette catastrophe m’habite en continu. Ecrire le Temps de ogres a sans doute été une façon d’exprimer mes propres angoisses. Peut-être ai-je eu envie de croire que la fiction pouvait en quelque sorte conjurer la réalité. Dans la fiction en tout cas je maîtrisais quelque chose. Cependant, à mesure des mois d’écriture, plutôt douloureux en fait, j’ai eu l’impression alarmante de faire la course avec elle, la réalité. Elle suit son propre chemin, bien plus complexe évidemment que celui du roman, mais elle va aussi plus vite que mon imagination. Par exemple, je n’ai pas imaginé les incendies de forêts tels qu’ils se développent partout dans le monde, accroissant le réchauffement, détruisant les écosystèmes et empoisonnant l’air. Dans le Temps des Ogres, j’ai imaginé un monde sans eau, pas un monde irrespirable tel qu’il se dessine actuellement, au Canada par exemple, pour le monde vivant, la faune, la flore, les humains, et notamment parmi ceux-ci les populations autochtones habitants des forêts du nord.

Actusf : On y suit Victoire, qui a 13 ans. Qui est-elle ? Comment pourriez-vous nous la présenter ?
Michele Montmoulineix : Victoire. Son prénom est symbolique et son âge aussi : c’est celui de la charnière entre enfance et adolescence. C’est aussi celui où sa vie à elle, dans le roman, bascule. Victoire, mélange d’innocence et de maturité, est tout à la fois fragile et forte. Dans ce monde apocalyptique en mutation, elle est aussi le symbole de l’humanité. C’est là que réside son pouvoir sans doute. Je pense que beaucoup de lecteurs peuvent s’identifier à elle et à ses deux compagnons. Mon plus jeune fils, Gary, précieux et unique lecteur du manuscrit au sein de ma famille, est particulièrement attaché au personnage de Pavel.

Actusf : Elle va essayer de rejoindre le lac Baïkal. Qu'est-ce qui vous a donné envie de mettre en scène cet endroit ?
Michele Montmoulineix : Il y a une quinzaine d’année, j’ai effectué un long voyage de plusieurs jours en train, entre Moscou et Ulan Bator ( Mongolie), à bord du Transsibérien. C’est une expérience que l’on n’oublie pas. Au cours de ce voyage, le train a longé la rive du Baïkal. J’en ai toujours des images en mémoire.


Actusf : Qu'est-ce que vous aimeriez que vos lecteurs et lectrices retiennent ou ressentent une fois leur lecture terminée ?
Michele Montmoulineix : Je souhaite qu’ils comprennent tous combien l’heure est grave. J’aimerais que la lecture de ce roman leur donne de l’espoir et de la force et que, malgré la peur, malgré le stress, ils veuillent tous, comme Victoire, faire triompher l’humanité, la solidarité et la vie.

Actusf : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Michele Montmoulineix : A ce stade, mon projet s’intitule Secret Story

 

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