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Monsieur de Saint-Loup

Hervé Tanquerelle (Dessinateur), Hubert (Scénariste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2004  -  bd
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Monsieur de Saint-Loup

Hubert Boulard a choisi son prénom comme pseudo lorsqu’il a décidé de se lancer dans la colorisation de bande dessinée. Docteur ès couleurs, il travaille sur Le Clan des Chimères (Delcourt), Little Blade (Delcourt) ou encore Amenophis IV (Delcourt). Titillé par l’écriture, et peut-être avec l’idée d’enfin créer sa propre histoire au lieu d’être toujours au service de celle des autres, il se lance dans le scénario du Legs de L’Alchimiste dont le premier tome paraît en 2002. Depuis, il est aux commandes d’une seconde série, Les Yeux verts, chez Carabas.

Joann Sfar a aidé Hervé Tanquerelle à rentrer dans le monde de la bande dessinée en lui confiant le dessin de sa série Professeur Bell dès le troisième tome. Leur proximité graphique aurait pu le cantonner au rôle peu agréable de « doublure », mais Le Legs de l’Alchimiste va lui permettre de s’évader et fera taire les amateurs de comparaisons pointilleuses.

« Si je commence aujourd’hui mes mémoires, c’est que je ne cesse depuis que je suis en exil de m’interroger sur la direction qu’a prise mon existence. »

Léonora Von Stock est toujours à Paris et s’amuse à débouter un par un ses prétendants. Il n’est pas né celui qui réussira à ravir son cœur, sauf peut-être ce cher Helvétius. Toujours aussi audacieuse et téméraire, elle a pourtant de sombres inquiétudes quant à l’état de santé de son père, Léopold, qui sentant la mort venir a décidé de rédiger ses mémoires. Alors qu’il s’est endormi, elle décide de passer outre l’interdiction de son père et les conseils de l’Esprit Malin et commence à lire le manuscrit. Il débute son récit par l’arrivée de l’armée napoléonienne dans sa patrie. Alors que le Prince décide de s’enfermer dans sa ville et d’y attendre que les troupes françaises soient vaincues par l’hiver, Léopold, très réceptif aux idées républicaines synonymes pour lui de progrès, est nommé ambassadeur. Grâce à ce titre, il peut aller et venir dans les deux camps. Pour faire tomber la ville, Napoléon envoie en renfort, non pas des soldats, mais des mages, deux sœurs et un mystérieux petit vieillard nommé Monsieur de Saint-Loup qui va trouver la Bague. Cette rencontre va changer le destin de Léopold.

Un album centré autour de son acteur principal, Monsieur de Saint-Loup, qui campe un personnage de comédie

Troisième opus du Legs de l’Alchimiste et cette fois Hubert nous entraîne dans un drame comique. Un drame puisqu’il s’agit tout de même des conquêtes napoléoniennes, d’une ville assiégée et que certains personnages disparaîtront, mais aussi une comédie à travers le personnage de Monsieur de Saint-Loup. Chacun des albums du Legs, qui portent tous le nom d’un personnage, nous fait découvrir une nouvelle personnalité, un héros atypique et l’on doit reconnaître que Hubert est assez doué pour trouver de beaux spécimens. Selon sa construction qui nous entraîne toujours plus loin dans le temps, il nous révèle petit à petit un peu plus sur la Bague et sur les destins de ceux qui ont croisé un jour son chemin. En toile de fond, bien sûr l’Histoire mais selon la règle de La Loge noire, celle ignorée : Napoléon a eu recours à l’occultisme pour faire tomber des villes, des femmes peuvent se déplacer dans les airs et certains hommes ont vécu cent vies. Le charme de cette série provient également du dessin de Tanquerelle qui oscille entre la cocasserie et le sérieux, s’adaptant ainsi à l’univers si particulier de Hubert. Le Legs de l’Alchimiste est à coup sûr l’une des meilleures séries de la collection La Loge noire et la plus originale sûrement.

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