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Moriganes

Jean Dufaux (Scénariste), Philippe Delaby (Dessinateur, Coloriste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/2004  -  bd
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Moriganes

Jean Dufaux et Philippe Delaby se sont rencontrés sur Murena, une série qui plante son décor dans l’Antiquité romaine. Ensemble, ils décident de reprendre la série La Complainte des Landes perdues dont le premier cycle, composé de quatre tomes, avait été dessiné par Rosinski. Le dernier tome, Kyle of Klanash avait paru en 1998 et l’on pensait la série terminée, mais comme le dit Jean Dufaux lui-même : « Je découvris avec étonnement qu’une autre carte se déployait devant moi et que, dans chacun de ses plis, se cachait une légende, un conte noir et or ». Il reste donc des mystères à découvrir dans ces landes perdues. Et c’est avec Delaby, qu’il a choisi de les explorer. Ce passionné d’histoire fait l’école des Beaux-Arts à quatorze ans. Il découvre Ingres et les peintres flamands et restera fascinés par leurs toiles. En 1987, paraissent ses premières planches dans Le Journal de Tintin. En mars 1994, il reçoit, avec Yves Duval, le prix " Clio " pour son album Richard Cœur de Lion, décerné par le Salon de l’Histoire de Paris.

« Il sera l’épée, il sera la blessure. Mais qu’il prenne garde : lorsqu’il aimera, son reflet le trahira, vous trahira tous !! »

Les Moriganes ont été chassées des forêts qu’elles hantaient. Certaines de ces terribles sorcières ont trouvé refuge sur la Grand’Île de l’Eruin Duléa. Les Chevaliers du Pardon ont promis de les éradiquer jusqu’à la dernière et c’est pour finaliser leur œuvre qu’ils se lancent sur la trace de l’une d’entre elles après la découverte du corps atrocement mutilé d’un chevalier.

Seamus, jeune preux à l’âme encore pure, participe pour la première fois à une chasse au sorcière. Un danger repose sur leur entreprise, la vieille sorcière Mornoir l’a prédit lorsqu’il aimera, il trahira. Sill Valt, l’un des plus braves chevaliers prend le risque de l’emmener tout de même. Les Chevaliers du Pardon remontent alors la piste ensanglantée de la Morigane.

Chevaliers du Pardon contre Moriganes, l’éternelle lutte du Bien et du Mal ?

Ce second cycle débute des années avant le premier. En effet, Seamus, le maître d’arme de Sioban, n’est alors qu’un jeune homme. C’est son histoire que nous propose de découvrir les deux auteurs. Une histoire qui croise celle des Moriganes, terribles sorcières puisqu’elles ont gardé toute leur puissance grâce au Chiil qui se trouve dans leur œil gauche. Les auteurs ont fait le pari de faire renaître cette série de ses cendres et bien leur en a pris. En évitant de donner une suite logique au premier cycle et en retournant dans le passé, ils évitent ainsi les comparaisons de dessin et d’ambiance. Le personnage de Seamus permet tout de même de faire le lien entre les cycles, nous allons enfin connaître les épreuves par lesquelles il est passé et qui l’ont forgé. Dufaux crée un contexte nouveau avec ces puissantes et cruelles sorcières qui ont été les premières habitantes de l’île. Bien que les ressorts de l’histoire ne soient pas neufs (l’éternel combat médiéval entre la chrétienté d’un côté et les anciennes croyances de l’autre), on se laisse facilement happé par le récit. Le talent de conteur de Dufaux, rompu à l’exercice du scénario, nous entraîne dans les mystères des landes perdues. Le dessin de Delaby classique, précis et fin colle au récit et ouvre les portes d’un monde de légendes où les sorcières sont aussi belles que dangereuses. A découvrir même si vous n’avez pas lu le premier cycle.

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