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Multiversity

Langue d'origine : Anglais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 16/11/2018  -  bd
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Grant Morrison - Multiversity

Le magicien

Grant Morrison s’est fait connaître avec l’album Arkham Asylum en 1989. Comme scénariste, il a officié sur Doom Patrol, la JLA, Invisibles, Uncanny X-Men et plus récemment Batman qu’il a considérablement marqué de son empreinte. Pour Multiversity, il fait appel à une série d’artistes prestigieux comme Frank Quitely (All Star Superman, déjà avec Morrison), Doug Mahnke, Chris Sprouse (qui a officié sur Supreme d’Alan Moore) ou Jim Lee, dessinateur vedette des années 1990 et 2000 (X-Men, Batman Hush) devenu un des pontes de DC comics. Difficile ici de résumer Multiversity, disons que Morrison s’attaque là à un des fondements de l’univers développé par DC depuis les années 1950, les terres multiples : on pouvait à l’époque voir les personnages classiques de l’âge d’or, résidant sur Terre-2, rendre visite à leurs équivalents à l’époque contemporaine sur Terre-2 : cela prit fin avec le cross-over Crisis on Infinite Earths de Marv Wolfman et de George Pérez, qui fusionna les terres. Mais au fil du temps, DC revint en arrière et les terres multiples réapparurent. Voyons ce que Morrison en fait ici…

Sauver les terres multiples

Le multivers est donc composé de 52 Terres, dotées de ses propres super-héros. Nix Wotan, le dernier des monitors, veille sur le multivers mais voilà qu’il est subjugué par la Noblesse, une race extraterrestre très puissante. Le multivers ne peut désormais compter que sur les justiciers de chaque monde qui, pour communiquer entre eux, doivent utiliser des comics books. Multiversity décrit ensuite les terres parallèles. Morrison, amateur érudit, nous montre alors une Terre dominée par des héros de Charlton, créés par Ditko et qui ont servi de modèles aux Watchmen d’Alan Moore. Défilent ainsi la terre du Captain Marvel de SHAZAM (ça tombe bien, un film sort l’année prochaine), une autre où Superman est arrivé bébé dans les sudètes et est donc devenu LE surhomme nazi : dessiné par Jim Lee, ce passage est superbe. Morrison choisit aussi des moments de l’histoire des comics pour en faire des univers parallèles, ainsi de la période « dark and grifty » des années 1990. Il y a aussi des personnages pivots comme le docteur Sivana. La recension serait oiseuse. L’ensemble fonctionne à deux conditions. La première est d’accepter de ne pas tout comprendre du premier coup, le scénariste se montrant parfois un peu abscons. La deuxième est d’accepter un graphisme très hétérogène. Jim Lee est superbe, Chris Sprouse et Cameron Prado se débrouillent bien mais on note une prestation trop découpée, trop fragmentée de Frank Quitely, peut-être due au scénario (Quitely est pourtant un habitué de Morrison). Pour amateurs de scénarios complexes et plein de références.

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