Patrice Duvic a relativement peu publié de fiction et, à la lecture de Naissez, nous ferons le reste, on ne peut que le regretter ! Ses activités ont néanmoins été des plus variées au service de la science-fiction. Il mena en particulier, aux États-Unis, des entretiens avec des auteurs aussi éminents que Philip K. Dick ou Alfred Bester. Scénariste de BD, peintre, photographe, il dirigea de nombreuses collections dédiées au fantastique et à la SF, en plus d’être un anthologiste précieux, comme le démontrent les quelques Livres d’or… et la série des Isaac Asimov présente… auxquels il a participé.
Quand l’obsolescence programmée touche aussi le corps humain…
Tout est sous contrôle : fini les horreurs sanguinolentes des accouchements naturels. Les bébés sont désormais conçus, ou plutôt devrait-on dire fabriqués, dans les laboratoires/ateliers des hôpitaux les plus performants, sous contrôle sanitaire strict. La publicité prend ensuite le relais pour les vendre – ainsi que les indispensables produits dérivés – à des parents sous influence. Et si, à l’expiration de la garantie, les fonctions vitales de ces futurs petits consommateurs se mettent à dysfonctionner, les producteurs d’organes fourniront aux trusts chirurgicaux de quoi les remplacer. Il faut bien faire tourner le commerce de la greffe !
Chez Patrice Duvic, l’humour a du sens…
Rien n’est indispensable, certes, mais comme tout est nécessaire le salut ne peut résider qu’en une Société de Consommation efficace et omniprésente... C’est la conclusion à laquelle les personnages de l’univers du roman de Patrice Duvic doivent adhérer, si possible en évitant d’y réfléchir davantage. Les gouvernements, aux mains d’entreprises abjectement mercantiles, ne se privent pas d’encourager un système qui ne prospère qu’en se dévorant lui-même, jusqu’à l’écœurement. Héritière des mouvements contestataires des années soixante, la science-fiction française de la décennie qui suivit a la réputation justifiée d’avoir compté dans ses rangs des auteurs qui ont mis l’accent sur le despotisme consumériste (Pelot, Andrevon, Curval…). Naissez, nous ferons le reste fait partie de ce courant contestataire et met à nu certains des aspects les plus dérangeants du monde contemporain. À ce titre, c’est un véritable brûlot, un réquisitoire féroce contre les dérives d’une soumission généralisée aux besoins artificiels qui maintiennent l’espèce humaine dans le cercle vicieux du salariat et de la consommation.
Loin d’être un livre grave et ennuyeux, le roman de Patrice Duvic est d’une drôlerie qui le place dans la catégorie des meilleurs récits de Robert Sheckley. Les outrances qu’il dépeint, à peine exagérées lorsqu’on prend conscience que les prétendus progrès qu’il annonce sont souvent devenus des réalités au vingt et unième siècle, pourront à coup sûr dérider les plus grincheux d’entre ses lecteurs. Court, explosif et bien souvent hilarant, Naissez, nous ferons le reste est une lecture que l’actualité politico-économique nationale et internationale rend aujourd’hui essentielle. De quoi donner envie d’en racheter tous les volumes encore disponibles chez les bouquinistes pour les distribuer gratuitement autour de soi (ou prier pour une réédition…)
Quand l’obsolescence programmée touche aussi le corps humain…
Tout est sous contrôle : fini les horreurs sanguinolentes des accouchements naturels. Les bébés sont désormais conçus, ou plutôt devrait-on dire fabriqués, dans les laboratoires/ateliers des hôpitaux les plus performants, sous contrôle sanitaire strict. La publicité prend ensuite le relais pour les vendre – ainsi que les indispensables produits dérivés – à des parents sous influence. Et si, à l’expiration de la garantie, les fonctions vitales de ces futurs petits consommateurs se mettent à dysfonctionner, les producteurs d’organes fourniront aux trusts chirurgicaux de quoi les remplacer. Il faut bien faire tourner le commerce de la greffe !
Chez Patrice Duvic, l’humour a du sens…
Rien n’est indispensable, certes, mais comme tout est nécessaire le salut ne peut résider qu’en une Société de Consommation efficace et omniprésente... C’est la conclusion à laquelle les personnages de l’univers du roman de Patrice Duvic doivent adhérer, si possible en évitant d’y réfléchir davantage. Les gouvernements, aux mains d’entreprises abjectement mercantiles, ne se privent pas d’encourager un système qui ne prospère qu’en se dévorant lui-même, jusqu’à l’écœurement. Héritière des mouvements contestataires des années soixante, la science-fiction française de la décennie qui suivit a la réputation justifiée d’avoir compté dans ses rangs des auteurs qui ont mis l’accent sur le despotisme consumériste (Pelot, Andrevon, Curval…). Naissez, nous ferons le reste fait partie de ce courant contestataire et met à nu certains des aspects les plus dérangeants du monde contemporain. À ce titre, c’est un véritable brûlot, un réquisitoire féroce contre les dérives d’une soumission généralisée aux besoins artificiels qui maintiennent l’espèce humaine dans le cercle vicieux du salariat et de la consommation.
Loin d’être un livre grave et ennuyeux, le roman de Patrice Duvic est d’une drôlerie qui le place dans la catégorie des meilleurs récits de Robert Sheckley. Les outrances qu’il dépeint, à peine exagérées lorsqu’on prend conscience que les prétendus progrès qu’il annonce sont souvent devenus des réalités au vingt et unième siècle, pourront à coup sûr dérider les plus grincheux d’entre ses lecteurs. Court, explosif et bien souvent hilarant, Naissez, nous ferons le reste est une lecture que l’actualité politico-économique nationale et internationale rend aujourd’hui essentielle. De quoi donner envie d’en racheter tous les volumes encore disponibles chez les bouquinistes pour les distribuer gratuitement autour de soi (ou prier pour une réédition…)