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Never Let Me Go

Kazuo Ishiguro ( Auteur), Keenan (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 28/02/2006  -  livre
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Never Let Me Go

Kazuo Ishiguro est un écrivain anglais d'origine japonaise dont vous connaissez presque certainement la production, au moins de nom : c'est l'auteur de Un artiste du Monde Flottant (An Artist of the Floating World, 1986), qui a remporté le prix Whitbread, du scénario de The Saddest Music in the World (dirigé par Guy Maddin, 2003, sorti en France le 25 Février 2006), mais surtout de Les Vestiges du Jour (The Remains of the Day, prix Booker 1989), qui a été adapté pour le grand écran par James Ivory en 1993 (avec Anthony Hopkins et Emma Thompson). Il a également écrit un autre scénario (The White Countess, toujours dirigé par James Ivory, 2005), et quatre autres romans : A Pale View of the Hills (1982), The Unconsoled (1995), When We were Orphans (2000), et son dernier, qui nous intéresse plus particulièrement : Never Let Me Go (2005). En effet, celui ci est son seul roman de science-fiction, les autres pouvant être qualifiés (à la hache) de fictions historiques mélancoliques.

Angleterre, fin des années 1990

Kathy grandit dans un centre/école isolé dans la campagne anglaise, à la fois étrange, et idyllique. Etrange, car si elle ne semble pas s'aperçevoir de ce que le centre a de différent, pour le lecteur, les indices d'un fonctionnement inhabituel commencent à s'accumuler très vite... Idyllique, aussi, tant tout est fait pour le bien être et le dévelopement harmonieux de ces enfants auxquels on répète constamment qu'ils sont spéciaux. Une école où on les prépare à accepter pleinement leur futur destin...

Un roman magnifique

Il est toujours difficile de chroniquer un tel roman. Dois-t-on révéler l'élément central de l'histoire (que les lecteurs de science-fiction devraient être capables d'identifier assez vite, d'ailleurs) ? C'est un roman de hard S.-F. sans science, une uchronie sociale dans un passé très récent, et surtout, l'histoire de Kathy, de Tommy et de Ruth. Rarement un roman de science-fiction s'est autant attaché à ses personnages, rarement une telle mélancolie a été insufflée dans de la S.-F.. Quand à l'histoire elle-même, j'ai déjà dit dans une chronique sur un livre sur un sujet très proche que je pensais que le traitement décrit par Michael Marshall Smith dans Frères de Chair est probablement l'approche la plus réaliste si un jour (et espérons qu'il n'arrivera pas), de telles méthodes étaient employées, et je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher le suspense. Mais cela n'enlève finalement rien au roman, tant celui ci gravite autour des relations entre les personnages. Cette approche leur permet d’acquérir une réelle profondeur, une histoire, et le lecteur ne peut qu'assister, impuissant, à l'approche inéluctable de leur destin, tel un mur contre lequel ils ne peuvent que s'écraser...
Une histoire superbe, menée de main de maître, et qui donne envie de découvrir les autres romans de Kazuo Ishiguro.
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