Corbeyran est un scénariste touche à tout qui a déjà forgé de belles histoires chez Glénat et Delcourt. On lui doit notamment Le Chant des Stryges avec Richard Guérineau mais aussi Black World, Metronom', Urban vampires. Il peut aisément passer d'un univers à l'autre : à coté de ses Uchronies, il publie une nouvelle série dans le monde du vin (Châteaux Bordeaux) et adapte les Thanatonautes de Bernard Werber.
Nicolas Otero, le dessinateur, a participé à plusieurs ouvrages : la série AmeriKKKa avec Roger Martin et le Sixième Soleil avec Laurent Moënard à la plume ou encore Bonecreek. Diplômé de l'école Emile Cohl de Lyon, ses planches traduisent une belle maîtrise de l'atmosphère et du découpage.
Fusion noire et dimensions parallèles
A l'université de New Moscow, des étudiants écoutent, incrédules, les thèses du professeur Paskevitch, à propos de possibles univers parallèles dans lesquelles la réalité est totalement différente. Ses idées ne tardent pas à attirer l'attention de plusieurs personnes : une jeune étudiante à la recherche de sa mère et des espions de tout bord. Tous semblent très intéressés par une propriété de la fusion noire, la capacité de voyager d'une réalité à l'autre.
Renouveler les histoires d'espionnage
New Moscow relate les histoires qui se trament autour de la possible existence d'univers parallèle et de la façon de voyager de l'un à l'autre. Ce premier tome est donc centré sur les actions et les motivations des protagonistes et nous plonge de façon convaincante dans une atmosphère qui rappelle les grandes histoires d'espionnage. Les traits de Nicolas Otero servent particulièrement bien l'ambiance feutrée et tendue que génère le scénario. Il faut ajouter à cela un brillant travail sur les couleurs qui rendent les atmosphères de nuit et de flashback envoutantes.
C'est donc un nouveau tome réussi de ce cycle qui mêle avec brio deux grands thèmes de la littérature SF : l'Uchronie et le roman d'espionnage. Nul doute que ce cycle restera dans les belles réussites de la bande dessinée.