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Dernières fleurs avant la fin du monde

Langue d'origine : Français
Date de parution : 01/01/2020  -  livre
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Nicolas Cartelet - Dernières fleurs avant la fin du monde

Un monde sans abeilles et sans espoir

Albert Villeneuve, sa compagne et ses collègues vivent dans un monde d'une grande pauvreté, sans espoir. Les abeilles ont disparu, il faut polliniser les arbres à la main, pour le bénéfice des plus riches qui se sont accaparé toutes les terres encore cultivables dans ce monde à l'écologie presque détruite.

Eau, électricité, sommeil, nourriture, tout est rationné non par pénurie mais par décision des riches. Il n'y a plus de médecine, de loisirs, de sentiments ; seulement un travail déshumanisant qui tue à petit feu. La révolte n'est possible qu'au péril de sa vie.

L'histoire devient plus intéressante, et moins déprimante, quand Albert est chargé par son patron d'apprendre à lire à sa fille Apolline, une enfant bien particulière. C'est le début d'une renaissance pour Albert, tandis que la révolte enfle parmi ses compagnons de misère.

Une grande violence

Ce roman est d'une grande violence sociale, économique, écologique, psychologique. L'auteur a cherché à créer un contexte de vie le plus dur, le plus pauvre, le plus désespéré possible ; et il a réussi. À chaque fois qu'on se dit que le stade le plus violent, le plus impossible, a été atteint, et bien non, il y a pire juste après.

À vrai dire, la crédibilité de l'histoire en prend un coup. Non, on ne peut pas survivre en mangeant exclusivement quelques pommes de terre midi et soir. Et s'il n'y a plus de possibilités sexuelles, plus d'amour ni de naissances, la fin du monde va arriver beaucoup plus vite que prévu...

J'ai été un peu heurtée par le début du roman. Le style est volontairement abandonné (un enchaînement de parataxe et de vocabulaire un peu vulgaire), désagréable à lire. Le contexte général de l'histoire est sinistre, mais peu expliqué, ce qui empêche de bien comprendre l'univers que l'auteur essaie de créer. Certains détails du monde dans lequel vivent les personnages sont dévoilés au fur et à mesure du récit, et ils sont glauques, vraiment glaçants. L'ensemble ne donne pas envie de poursuivre l'histoire.

Une lueur au bout du tunnel

Puis, peu à peu, on commence à s'attacher au narrateur, Albert Villeneuve, qui s'exprime à la première personne. On souffre avec lui, on s'indigne avec lui, on se révolte avec lui. Dans ce monde, seules deux voies sont possibles : abandonner, ou se révolter.

Albert sent peu à peu son humanité l'abandonner, ne pensant que très peu à la révolte, quand son patron lui demande d'apprendre à lire à sa fille Apolline, une enfant bien particulière. Et Albert se remet à vivre, à ressentir des émotions, à s'exprimer avec poésie, tandis que la révolte enfle parmi ses compagnons de misère.

La fin de l'histoire est lumineuse, poétique, humaine, optimiste. Tout ce que le reste du roman n'est pas. C'est un plaisir et un soulagement, et cela rattrape le début peu attractif.

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