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Noir est le sceau de l'enfer - Les secrets d'écriture de Jean-Laurent Del Socorro
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Noir est le sceau de l'enfer - Les secrets d'écriture de Jean-Laurent Del Socorro

Du 3 octobre au 8 novembre, découvrez Noir est le sceau de l'enfer, le nouveau projet de Jean-Laurent Del Socorro sur Ulule.
Et en attendant de pouvoir lire ce nouveau récit, l'auteur a répondu à quelques unes de nos questions.

Actusf : Noir est le sceau de l'enfer est une novella se déroulant dans l’univers de Royaume de Vent et de Colères. Ce texte marque une nouvelle incursion au temps des guerres de religion après La Guerre des trois rois et Du Roi je serai l’assassin.
Comment est né ce texte ?

Jean-Laurent Del Socorro : L’idée du projet vient d’un jeu de rôle à l’ambiance japonisante, Les Légende de cinq anneaux auquel je jouais (et rejoue aujourd’hui depuis peu). Un supplément était sorti, intitulé La Voie de l’ombre de Jennifer Wick. C’était un véritable ovni. On trouvait dans cet ouvrage quatre nouvelles. On y suivait un magistrat qui enquêtait sur des affaires étranges, de plus en plus surnaturelles et horrifiques. À la fin de chacune d’elles, il y avait l’adaptation en scénario pour la jouer en jeu de rôle et qui formait une campagne. C’était génial !

J’ai gardé longtemps cette idée en tête. Cela donne aujourd’hui Noir est le sceau de l’enfer porté par l’association Didaskalie. Au centre de l’ouvrage il y a un court roman qui occupe les 2/3 du livre, et en bonus, un jeu de rôle pour faire jouer ce récit autour d’une table de jeu.

Actusf : Qu’est-ce qui vous fascine dans cette période ? Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?

Jean-Laurent Del Socorro : C’est moins la période de la Renaissance et des Guerre de religions que l’envie de revenir une fois encore dans le monde de Royaume de Vent et de Colères. Ce dernier n’était pensé que comme un roman isolé, et il est devenu le point de départ d’un univers que je ne cesse pas d’étoffer depuis. Une personne sur les réseaux à même lâché l’expression « Royaume de vent et de colères verse », pour parler de cet ensemble de textes.

Il y a aujourd’hui deux romans (Royaume de Vent et de Colères et Du Roi je serai l’assassin), deux nouvelles et une novella illustrée par Marc Simonetti La Guerre des trois rois. Il va donc y avoir une novella de plus avec Noir est le sceau de l’enfer, presque deux fois plus longue que la première.

Je peux maintenant vous assurer que cela ne va pas en rester là et que je vais continuer à faire grandir régulièrement le « Royaume de vent et de colères verse ».(rires)

Actusf : Comme pour La Guerre des trois rois, on retrouve Axelle et la Compagnie du Charriot. Cela semble assez mal engagé pour eux. Comment avez-créé cette troupe ? Est-elle historiquement viable ?

Jean-Laurent Del Socorro : Oui, ça commence mal pour la compagnie du Chariot, car au début de Noir est le sceau de l’enfer, elle a été faite prisonnière par l’armée du roi Henri IV. Du coup, la capitaine de la compagnie, Axelle, accepte un marché. Elle se rendra à Londres pour voler un objet mystérieux appelé « le sceau de l’enfer », en échange de quoi ses mercenaires seront libérés.

Au départ, La Compagnie du Chariot n’est qu’un élément de l’histoire du personnage d’Axelle, qui va en devenir la capitaine. Puis, au fil du temps, la compagnie est devenue au centre d’une nouvelle, puis d’une novella. La Compagnie du chariot s’est aujourd’hui autonomisée et a son propre arc narratif et ses personnages dans cet univers.

La compagnie est inspirée de compagnies de mercenaire qui ont réellement existées, donc, oui, on peut lui accorder une certaine « authenticité » historique.

Actusf : Peut-on parler d’exception avec Axelle ? En effet, il semble plutôt surprenant d’imaginer une femme à la tête de soudards. Qui est-elle vraiment ? Aviez-vous des modèles lors de sa création ?

Jean-Laurent Del Socorro : On me pose souvent la question. Oui, il y a sans doute eu peu de femmes capitaines de compagnie de mercenaires. Mais je ne pense pas que l’on doit parler d’exception. Avec le recul, je pense que j’aurai dû mettre plus de mixité hommes / femmes dans les membres de la compagnie du Chariot.

Actusf : Axelle retrouve également Agnès de Loignac, chargée des « affaires spéciales » du Roi, une autre femme de pouvoir. Avoir des figures féminines fortes apporte-t-il un éclairage différent à l’Histoire et l’histoire ?

Jean-Laurent Del Socorro : Complètement ! J’espère vraiment que pour les lecteurs et les lectrices, cela offre une perspective un peu nouvelle de voir davantage de mixité dans les héros et héroïnes de récits historiques.

Des collègues disent parfois que si on revendique un texte historique, il ne peut pas y avoir de femmes à la tête d’armée, des combattantes… etc. Je ne partage pas du tout cette position parce que c’est un point de vue parfois faux ou biaisé par notre regard du XXIe siècle.

Je crois qu’il est essentiel et largement plus important que les lectrices et les lecteurs se retrouvent dans un roman aujourd’hui. Je ne veux pas que la moitié de mon lectorat ne puisse pas se reconnaitre dans les personnages de mes livres au prétexte d’un argument, très contestable selon moi, « d’historicité ».

Actusf : Avez-vous travaillé de la même façon que pour vos précédents romans ?

Jean-Laurent Del Socorro : Pas tout à fait. Avec Noir est le sceau de l’enfer, j’avais en tête qu’il allait y avoir une version scénarisée du texte pour le jeu de rôle en bonus à la fin de l’ouvrage. Du coup, j’ai décidé de prendre une approche très cape et d’épée, qui tranche un peu avec les ambiances des romans précédents de cet univers. Il y a des combats de rapières, des intrigues, des courses poursuites, etc.

Je voulais également une ambiance plus légère que les autres textes dans cet univers. Moins noire et plus jubilatoire. Avec Noir est le sceau de l’enfer, je lorgne vraiment du côté de l’aventure et des Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas.

Sinon, du point de vue du travail du texte, Noir est le sceau de l’enfer, on trouve à l’édition mon ancienne collègue Marie Marquez. Elle est l’éditrice par exemple aux éditions ActuSF de Binti de Nnedi Okorafor (traduction : Hermine Hémon et Erwan Devos) et La Forêt des araignées tristes de Colin Heine ou encore aux éditions Mnémos After d'Auriane Velten, et Le Voyage des âmes cabossées de Raphaël Bardas.

Pour l’illustration, j’ai pu travailler pour la première fois avec un collègue et ami, Damien Dufreney. Sur ce point-là, j’ai eu la maitrise de A à Z du suivi, même si en général mes autres éditeurs me laissent déjà pas mal de liberté sur le choix de couverture de mes ouvrages. Je suis vraiment enchanté du résultat, on a vraiment un couverture qui saisit l’ambiance mystérieuse, et parfois inquiétante, du texte.

Actusf : Noir est le sceau de l'enfer est un projet lancé via un financement participatif. Pouvez-vous nous en parler ?

Jean-Laurent Del Socorro : Ce court roman va être publié par l’association Didakalie, qui a déjà édité Les Clichés dans l’histoire, les actes d’un colloque qui s’est tenu pendant un festival de reconstitution historique, Fest’Ain d’Histoire.

C’est une toute petite association et pour financer le projet, elle lance une campagne sur Ulule du lundi 4 octobre au lundi 8 novembre. Vous pouvez acquérir le jeu, mais aussi Les Clichés dans l’histoire.

Nous avons un partenariat avec les éditions ActuSF, Vous pourrez aussi prendre les ouvrages du même univers que Noir est le sceau de l’enfer : les romans Du Roi je serai l’assassin et Royaume de vent et de colères, et la novella La Guerre des trois rois superbement illustrée par Marc Simonetti.

Vous pourrez également acheter les tous derniers exemplaires de Cirkus, un jeu de rôle complet contemporain pulp d’espionnage que j’avais écrit il y a 15 ans de cela. Le jeu est aujourd’hui épuisé mais Didaskalie propose les ultimes exemplaires neufs sous blister pendant la campagne Ulule !

Si vous voulez soutenir ce projet d’édition, c’est par ici !

Actusf : Vous proposez également « Lisez, Jouez », un jeu de rôle complet. Qu’est-ce ?

Jean-Laurent Del Socorro : « Lisez, Jouez », est un court jeu de rôle complet qui sera inclus en bonus à la fin de Noir est le sceau de l’enfer. Nous l’avons voulu simple pour qu’il soit accessible à des joueurs et des joueuses débutantes. Il y aura également la version scénario de Noir est le sceau de l’enfer, pour celles et ceux qui veulent revivre l’histoire cette fois autour d’une table de jeu de rôle.

Avec « Lisez, Jouez », on commence par lire Noir est le sceau de l’enfer, puis le scénario qui en est tiré et seulement à la fin les règles si on a envie de s’essayer au jeu de rôle. L’idée c’est de rendre l’accès au jeu de rôle moins rébarbatif que la lecture d’un système de jeu qui peut parfois rebuter les personnes qui veulent débuter.

Je tiens d’ailleurs à remercier à toutes les personnes qui ont participé aux playtests. Un énorme merci également à celles du monde du jeu de rôle qui ont fait des retours sur les règles et le scénario : Philippe Auribeau, Raphaël Crouzat, Fabien Fernandez, Cédric Ferrand et bien d’autres encore...

Actusf : Est-ce que le jeu de rôle vous influence beaucoup lors de l’écriture de vos romans et nouvelles pour la construction de l’intrigue et des personnages ?

Jean-Laurent Del Socorro : En général, non jamais. L’écriture et le jeu de rôle sont deux médias différents pour moi.

Noir est le sceau de l’enfer est une exception car, comme je l’ai dit, j’avais en tête qu’il faudrait faire un scénario de jeu de rôle de mon scénario. Cela a orienté non pas mon écriture, mais l’ambiance et le type de récit, plus axé sur l’aventure.

Actusf : Quels sont vos projets en cours et à venir ?

Jean-Laurent Del Socorro : Le Secret de Tamié, le cinquième tome de ma série Jeunesse que je partage avec Nadia Coste, Les Chevaliers de la raclette, vient juste de paraître aux éditions de la Marmotte. Une aventure qui prend cette fois pour cadre l’abbaye de Tamié au XIX siècle, dans le massif des Bauges, en Savoie.

Je vais avoir une nouvelle au sommaire de Par-delà l’horizon, une anthologie 100 % francophone de science-fiction, qui va paraitre en octobre aux éditions ActuSF.

Enfin, je vais avoir un roman dans la collection Young Adult de l’École des loisirs (Médium +,), qui va sortir le 5 janvier 2022 : Une pour toutes. C’est un roman sur une personnalité féminine historique ahurissante ! Julie Maupin. Une bretteuse hors pair et une aventurière qui a eu des aventures incroyables au XVII siècle sous Louis XIV et qui a finalement fait carrière comme chanteuse d’opéra.

J’ai voulu ce texte entre les Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas pour le côté cape et d’épées, et De cape et de crocs, la série de bande dessinée scénarisée par Alain Ayroles et dessinée par Jean-Luc Masbou (dont je suis un grand fan) car mes personnages font des répliques en alexandrins quand ils se battent en duel. J’ai vraiment hâte ! Il y aura une pointe de fantastique car elle sera accompagnée par Méphistophélès - le diable lui-même ! - dans ses aventures.

Actusf : Où pourra-t-on vous rencontrer dans les semaines à venir ?

Jean-Laurent Del Socorro : Les 9 et 10 octobre, au Salon du Livre Hermillon en Savoie.

Du 14 au 17 octobre, au salon Les Imaginales d'Epinal

Du 29 au 31 octobre , aux Utopiales Nantes.

27 et 28 novembre, aux festival ImaJ’Nère d’Angers.

Vous pouvez trouver toutes ces informations sur ma page facebook ou mon compte Instagram.

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