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Nomades

Sylvain Runberg (Scénariste), Serge Pellé (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/07/2009  -  bd
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Nomades

Serge Pellé n'a fait des incursions dans le monde de la bande dessinée que de façon épisodique. Ce détenteur d'un CAP de maquettiste publicitaire a tout d'abord travaillé dans sa partie avant de tenter une aventure chez Vents d'Ouest. Mais après des premiers tomes qui ne donneront pas de suite, il se tourne vers la création de décors de théâtre, de jeux vidéo et de dessins animés avant de revenir à la BD avec la série Orbital.
Avec un bac d'Arts Plastiques et une maîtrise d'Histoire contemporaine en poche, Sylvain Runberg a d'abord été libraire avant de rejoindre le monde de l'édition. Mais alors qu'il doit entrer chez les Humanoïdes Associés, il a un grave accident en 2001, qui l'immobilise. Il se met alors à l'écriture, qui devient pour lui une passion. C'est de cette façon que commence sa carrière de scénariste. On lui doit ainsi les séries Les Colocataires, Hammerfall ou Mic Mac Adam.

Réconciliation ou déclaration de guerre ?

Alors qu'Humains et Sandjarrs sont sur le point de se réconcilier au cours d'une cérémonie sur Terre, à Kalua Lumpur, un incident survient entre des pêcheurs et un peuple nomade, les Rapakhuns.
À Caleb Swany et Mézoké Izzua d'apaiser les tensions pour que la cérémonie de réconciliation se déroule comme prévu, et éviter une nouvelle guerre entre les Humains et une autre espèce.

Un troisième tome relançant un peu la série

ActuSF l'a déjà dit, la série Orbital, avec ses deux premiers tomes, Cicatrices et Ruptures, ne s'est pas révélée être une série de science-fiction particulièrement originale. Certes, Serge Pellé et Sylvain Runberg offraient à leurs lecteurs un univers dense, mais ils l'exploitaient insuffisamment, des personnages intéressants, mais à la psychologie trop peu approfondie, et un graphisme très classique.
Avec Nomades, troisième tome de la série et premier épisode de la deuxième mission de Caleb Swany et Mézoké Izzua, les choses s'améliorent-elles ? Un peu, mais pas tellement.

Au niveau graphique, la recette des deux premiers albums est conservée : découpage très sage des planches, cases rectangulaires, dessins dans un style classique, clair et rassurant pour le lecteur.
L'univers, dans cette suite, est peu exploré. Le scénariste a décidé de placer la nouvelle mission des deux agents de l'ODI sur Terre. Rien de bien exotique, donc, même si au XXIIIe siècle des extraterrestres vivent sur la planète bleue et que son ciel est parcouru par des vaisseaux spatiaux. Peu d'espèces extraterrestres sont décrites et pour ainsi dire aucun monde... On est donc loin, dans Nomades, de vraiment pénétrer un univers de space opera à proprement parler. Reste l'impression d'un futur foisonnant que seul un nombre énorme d'albums permettra de développer convenablement.
Les personnages, quant à eux, ont droit à un peu plus d'attention cette fois. On en apprend plus sur le(la) mystérieux(se) Mézoké, et Caleb apparaît comme autre chose que le gentil négociateur. La part d'ombre de chacun d'entre eux se révèle sous le vernis de leur bienséance. Une véritable personnalité est développée pour chacun dans ce tome, et le sera, gageons-le, dans les suivants.

On relèvera enfin la qualité de l'approche du travail de négociateur inter-espèces de Caleb et Mézoké. Sylvain Runberg réussit très bien à faire percevoir les difficultés face auxquelles les deux agents de l'ODI sont confrontés, les solutions qu'ils envisagent sachant qu'ils sont dans une situation qui leur laisse peu de liberté d'action. C'est un point fort de cet album, qui ne brille sinon pas vis-à-vis du scénario, mettant grosso modo en scène de la même façon que les tomes précédents les rivalités entre aliens et Humains.
Comme à la fin de Cicatrices, le cliffhanger final laisse le lecteur dans l'expectative. Il devra attendre le prochain album, Ravages, pour découvrir la conclusion de l'histoire. Le procédé  du diptyque est certes efficace pour faire vendre deux bandes dessinées au lieu d'une seule, mais pour le lecteur, cela a peu d'intérêt, surtout quand on voit qu'en trois albums, Pellé et Runberg ont assez peu exploité l'univers et les personnages.

Nomades est donc un album qui, comme ses prédécesseurs, est agréable à lire et divertissant. Il participe au développement des personnages principaux, mais malheureusement trop timidement à celui de l'univers.

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