Jean David Morvan est un scénariste prolifique : il s’est essayé à de nombreux genres, science-fiction, thriller, polar, humour... On lui doit notamment la série Sillage avec Philippe Buchet au dessin. Après un album en compagnie d’un dessinateur japonais (Naoki Saito) pour les Contes cruels du Japon, il a collaboré avec un dessinateur chinois, Huang-Jia Wei pour Zaya. On le retrouve cette fois avec un auteur américain pour l'adaptation du roman de Stefan Wul, Oms en série.

Mike Hawthorne dessine pour des éditeurs américains prestigieux tels que Marvel, DC/Vertigo et Dark Horse. Nommé aux Will Eisner et Harvey Awards, il travaille également pour l'industrie du cinéma, notamment avec Universal Studio et la Fox.

Un animal de compagnie...

Les Oms sont des animaux : le meilleur ami du Draag vit ainsi dans de jolies niches et lorsqu'une mère met bas, on offre le petit à une autre famille. C'est ce qui arrive à Terr, un Om tout à fait banal, avant que son collier magnétique ne se branche sur les ondes du casque pédagogique de sa maîtresse, lui ouvrant ainsi les portes du savoir. Il parvient à s'enfuir et découvre qu'il n'est pas le seul Om en liberté...

Epris de liberté !

C'est le deuxième titre de cette série consacrée aux adaptations de Stephan Wul. On soulignera le soin apporté aux couvertures : en plus d'illustrations particulièrement réussies, ces dernières donnent une impression vieillie et usée, donnant un cachet particulier à ces albums.

Jean-David Morvan est resté fidèle à l'original : il a bien accentué certains points, comme le côté civilisé des Draags (qui ne sont pas si éloignés des hommes, finalement) et l'importance des liens familiaux, mais pour le reste les lecteurs du roman ne devraient pas être déboussolés. La narration est fluide, les scènes d'action bien amenées, et on se trouve finalement devant une adaptation très proche dans l'esprit du travail d'Olivier Vatine sur Niourk, à savoir une fidélité au matériau original, tout en apportant une petite touche personnelle à l'ensemble.

Le dessin de Mike Hawthorne évoquera quant à lui inévitablement l'adaptation animé de René Laloux et Roland Topor, du moins dans sa représentation des Draags ; pour le reste, les couleurs sont chatoyantes, et montrent un monde idyllique qui se détache du dessin animé, qui avait un côté beaucoup plus sec.

Une histoire fidèle à l'originale, des planches superbes, et un bel hommage à Stephan Wul, pour une série d'ouvrages qui sont autant de visions de l'œuvre de l'auteur. Ce projet (douze titres sont prévus) mérite qu'on s'y attarde, et part en tout cas sur d'excellentes bases.