Ozymandias est une nouvelle revue de science fiction, plutôt axée fantasy, qui ne se cantonne pas à la littérature. L'équipe qui a monté ce projet vit à Aix (déjà perçu comme le point de rencontre de la S-F sudiste ?) et a su rassembler pour ce numéro 0 quelques bonnes volontés connues et moins connues.
Un joli casting
Mathieu Gaborit, Fabrice Colin, Michel Pagel, Georges Foveau, Roland C. Wagner… Entre autres… Voilà la force d'Ozymandias qui se démarque dès le départ des fanzines d'origine pour rentrer directement dans la cour des grands ! Les dossiers présentés (ce qui reste très frustrant, c'est un numéro réduit…) s'inscrivent déjà dans une ligne éditoriale finalement intéressante : un article sur le shamanisme, par Georges Foveau, spécialiste de la question, une interview doublée de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit, une de Dantec, un article sur Matrix et l'édito de Michel Pagel, fort intéressant, où on lit enfin une plaidoirie pour l'abolition des genres… Le dossier principal porte sur Tolkien. Soit. Vous y trouverez des articles de fonds, des chroniques, des dossiers et des extraits de roman.
Un bon potentiel
L'équipe a apparemment choisi un angle accessible à tous : le dossier Tolkien est une garantie de vente, en soi. Présenter Gaborit et Colin comme les deux étoiles montantes de la S-F française manque un peu d'originalité. Publier des extraits de roman et non des nouvelles originales pose la revue comme une fenêtre de présentation du monde de la S-F. Il n'y a donc pas de désir d'avant-gardisme, de découverte ou de promotion des auteurs français. On trouve cependant dans le choix des articles, de l'édito, un véritable souci de se démarquer.
Et la perspective d'un très bon contenu excuse tout le reste.
On peut parler de mélange réussi d'actualité S-F, tous domaines confondus et de perfectionnisme littéraire. Ozymandias est une revue touche à tout, peut-être trop, du moins pour certains. La ligne éditoriale suivra sans nul doute d'elle-même, avec le temps, en se précisant, au-delà des sentiers battus et du suivi d'une actualité remâchée. Le combat risque d'être rude : Asphodale s'est déjà posée comme la revue spécialiste de la fantasy et Bifrost a pris le parti d'une ligne éditoriale inflexible, tournée vers la qualité et l'anticonformisme. Les grands dossiers sur les classiques de la S-F ont déjà été faits par Faeries, entre autres. L'atout de cette revue ? C'est un mensuel. L'équipe éditoriale pourra alors mettre en place un système en deux temps : un pour l'actualité pure et un autre pour poser une réflexion originale sur la S-F. Nous attendons avec impatience le numéro complet pour pouvoir critiquer le contenu même.
Un numéro 0 est par définition un numéro expérimental. On sent effectivement un excellent potentiel. Nous saluons donc la naissance de cette revue qui saura se faire une place aux côtés de ses aînées !
La chronique de 16h16 !
