On connaît bien Éric Holstein, chef de rubrique sur le site ActuSF.com et co-rédacteur de guides de lecture comme Le Guide des 100 chefs incontournables de l'imaginaire et Le petit Guide à trimbaler de la SF étrangère. Pour peu qu’on l’ait croisé une ou deux fois, on connaît aussi sa passion pour la photo, la musique et ses activités dans la production radio.
Éric Holstein, l’auteur, discret jusque-là avec des nouvelles publiées chez Solaris et Alibis, deux revues canadiennes, sort enfin de l’ombre avec la parution coup sur coup d’un texte sélectionné dans l’anthologie anniversaire des éditions Denoël, Retour sur l’horizon et de son tout premier roman Petits Arrangements avec l’éternité, chez Mnémos.
Ceci n’est pas une histoire de vampires
Eugène s’installe dans les appartements laissés vacants par leurs riches propriétaires. Il vole une vieille machine à écrire ayant appartenu à Barbara Cartland et s’en sert pour raconter ses exploits d’être hors du commun. Comme ses semblables, il se nourrit sur les humains, mais refuse l’appellation de vampire, qui n’a pas grand-chose à voir avec sa nature réelle. Ce n’est pas de sang qu’il a faim, mais de souvenirs et d’émotions qu’il perçoit comme un halo coloré. Quasi immortel, il croise quelques fois d’autres congénères comme Eddie, redoutable bagarreur reconverti en portier, Slawomir, le clochard illuminé et l’insupportable Grace, qui semble avoir le don d’attirer les problèmes. Lorsque cette dernière lui annonce sa dernière bévue, Eugène flaire le danger. Il est loin de mesurer, cependant, l’importance des forces en jeu.
Paris comme vous ne l’avez jamais vu
Eugène, en Parisien nostalgique, s’exprime dans une langue fleurie, que n’aurait pas reniée un Aristide Bruant. Il a parfois du mal à se faire comprendre et regrette régulièrement l’affadissement des quartiers qu’il connaît comme sa poche. Il explore, grâce à son don, l’intimité des parigots, riches, pauvres, policiers, chauffeurs de taxi, prostituées, mères de famille.
Lorsque ses mésaventures l’éloignent des lieux qu’il préfère et il se frotte, en les parcourant par les rues et par les toits, à d’autres facettes de Paris. C’est en tâchant d'échapper à ses poursuivants qu’il prend conscience de la multiplication des indiens, ouvreurs, restaurateurs, vendeurs de roses, épiciers, tous ennemis potentiels de sa race d’immortels.
L’éternité, c’est long
Mais le roman semble un peu court, malgré ses trois cent pages. On ne s’ennuie pas une seconde. Si, dans un premier temps, on a l’impression de retrouver l’ambiance d’un roman de Catherine Dufour, une sorte de rencontre entre la langue populaire d’Outrage et rébellion avec le thème de l’éternité du Goût de l’Immortalité, on oublie rapidement l’exercice de comparaison pour se laisser entraîner à la suite d’Eugène, Slawomir, Eddie, Copernic, et toute une série de personnages parfaitement incarnés avec leurs manies, leurs bassesses, leurs peurs et leurs espoirs. Les bonbonnes de cuivre, l’éther, les sociétés secrètes et les scènes parodiques semées çà et là font de ce texte un monde à part. La fin de l'histoire, bien que prévisible, n’arrive pas sans son lot de rebondissements.
Petits Arrangements avec l’éternité est un roman fort plaisant, entre le policier et le fantastique avec une pointe d’esprit steampunk. Un premier essai réussi, qui offre un aperçu de la voix personnelle et de l’imagination d’Éric Holstein et donne envie de lire, bientôt, un nouveau texte de cet auteur. Pourquoi pas de la Science Fiction ?
Éric Holstein, l’auteur, discret jusque-là avec des nouvelles publiées chez Solaris et Alibis, deux revues canadiennes, sort enfin de l’ombre avec la parution coup sur coup d’un texte sélectionné dans l’anthologie anniversaire des éditions Denoël, Retour sur l’horizon et de son tout premier roman Petits Arrangements avec l’éternité, chez Mnémos.
Ceci n’est pas une histoire de vampires
Eugène s’installe dans les appartements laissés vacants par leurs riches propriétaires. Il vole une vieille machine à écrire ayant appartenu à Barbara Cartland et s’en sert pour raconter ses exploits d’être hors du commun. Comme ses semblables, il se nourrit sur les humains, mais refuse l’appellation de vampire, qui n’a pas grand-chose à voir avec sa nature réelle. Ce n’est pas de sang qu’il a faim, mais de souvenirs et d’émotions qu’il perçoit comme un halo coloré. Quasi immortel, il croise quelques fois d’autres congénères comme Eddie, redoutable bagarreur reconverti en portier, Slawomir, le clochard illuminé et l’insupportable Grace, qui semble avoir le don d’attirer les problèmes. Lorsque cette dernière lui annonce sa dernière bévue, Eugène flaire le danger. Il est loin de mesurer, cependant, l’importance des forces en jeu.
Paris comme vous ne l’avez jamais vu
Eugène, en Parisien nostalgique, s’exprime dans une langue fleurie, que n’aurait pas reniée un Aristide Bruant. Il a parfois du mal à se faire comprendre et regrette régulièrement l’affadissement des quartiers qu’il connaît comme sa poche. Il explore, grâce à son don, l’intimité des parigots, riches, pauvres, policiers, chauffeurs de taxi, prostituées, mères de famille.
Lorsque ses mésaventures l’éloignent des lieux qu’il préfère et il se frotte, en les parcourant par les rues et par les toits, à d’autres facettes de Paris. C’est en tâchant d'échapper à ses poursuivants qu’il prend conscience de la multiplication des indiens, ouvreurs, restaurateurs, vendeurs de roses, épiciers, tous ennemis potentiels de sa race d’immortels.
L’éternité, c’est long
Mais le roman semble un peu court, malgré ses trois cent pages. On ne s’ennuie pas une seconde. Si, dans un premier temps, on a l’impression de retrouver l’ambiance d’un roman de Catherine Dufour, une sorte de rencontre entre la langue populaire d’Outrage et rébellion avec le thème de l’éternité du Goût de l’Immortalité, on oublie rapidement l’exercice de comparaison pour se laisser entraîner à la suite d’Eugène, Slawomir, Eddie, Copernic, et toute une série de personnages parfaitement incarnés avec leurs manies, leurs bassesses, leurs peurs et leurs espoirs. Les bonbonnes de cuivre, l’éther, les sociétés secrètes et les scènes parodiques semées çà et là font de ce texte un monde à part. La fin de l'histoire, bien que prévisible, n’arrive pas sans son lot de rebondissements.
Petits Arrangements avec l’éternité est un roman fort plaisant, entre le policier et le fantastique avec une pointe d’esprit steampunk. Un premier essai réussi, qui offre un aperçu de la voix personnelle et de l’imagination d’Éric Holstein et donne envie de lire, bientôt, un nouveau texte de cet auteur. Pourquoi pas de la Science Fiction ?