L'auteur : Jean-Luc Marcastel, écrivain français, est né en 1969 à Aurillac (Cantal). Il a enseigné l'histoire avant de consacrer à l'écriture.
Il a notamment publié Louis le Galoup, une série de cinq romans mêlant fantasy et réalisme médiéval, et Frankia, trilogie steampunk prenant pour décor la seconde guerre mondiale.
Il s'inspire pour ses romans des légendes et folklore du grand sud-ouest de la France, et notamment de la Haute-Auvergne dont il est originaire.
Infiniment petit, infiniment cruel
1994 : un village et un centre de recherches disparaissent en un instant de la surface de la terre, sans laisser de traces. Vingt ans plus tard, Vincent, soldat aguerri, est envoyé sur les lieux avec pour mission de retrouver les travaux du fameux centre de recherche, travaux portant sur la miniaturisation....
Evénement classé top-secret, le village et le laboratoire n'ont en effet pas disparus, mais ont été réduits à une taille minuscule. Vincent, qui a perdu une partie de sa famille dans le drame, va découvrir un peuple d'humains microscopiques, les descendants des survivants du drame.
Le temps s'écoule différemment à cette échelle, et la société que Vincent découvrira au cours de son chemin vers la vérité à évoluée face à la dureté de son environnement. Luttant pour sa survie face aux redoutables prédateurs que sont les insectes, ce peuple s'est adapté jusqu'à en oublier son humanité.....
Les conséquences de la confrontation entre ces deux univers antagonistes seront dramatiques...
Action et réflexion
La trame de ce premier tome semble assez basique : découverte d'un univers inconnu et dangereux, quête au sens large, action), mais l'auteur l'enrichit d'un vrai talent de création.
Le peuple des Sinks et ses lois, ses rites et ses traditions brutales voire sanguinaires est très bien décrit. L'action est présente au gré des combats face aux insectes monstrueux, avec quelques scènes assez violentes même.
Le lien entre la cruauté du monde ou vivent les Sinks et leur société, leurs lois impitoyables privilégiant la force et le courage est très bien posé, cohérent, et s'impose à nous avec logique, sans verser dans le manichéisme.
Le principal intérêt de ce roman réside dans sa volonté de faire réfléchir à des valeurs telle que la liberté de penser, l'égalité, l'humanisme et l'amour. l'idée de la confontation entre deux sociétés aussi différentes que celle des Hommes et celle des Sinks permet de mettre en valeur le courage, celui des guerriers mais aussi le courage de celui qui lutte contre l'ordre établi, lorsqu'il est injuste.
Critique du dogme religieux et politique, du totalitarisme, ce roman sous couvert d'histoire fantastique incite à la réflexion sur le monde et la société, sur l'amour, la justice et la tolérance. Ce roman plaira sans aucun doute, aux adolescents auxquels il est destiné comme à un public plus adulte, si tant est que ce dernier soit indulgent sur le scénario un peu basique.