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Premier souffle - Les Enigmes de l'aube - Les secrets d'écriture de Thomas C. Durand
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Premier souffle - Les Enigmes de l'aube - Les secrets d'écriture de Thomas C. Durand

A l'occasion de la parution de Premier souffle - Les Enigmes de l'aube, Thomas C. Durand revient sur l'écriture de ce roman aux éditions Actusf.

Actusf : Remontons un peu le passé, comment est née l'idée de ce roman ?

Thomas C. Durand : Un samedi de l'an 2003, j'ai eu envie d'écrire un petit texte amusant sur le thème d'une école de magie surréaliste. L'héroïne m'a été inspirée par ma nièce qui avait quasiment l'âge du personnage ce moment là.

Les éléments sont venus assez naturellement, notamment la première scène dans le miroir d'Elliort, les arbres, les professeurs un peu grotesques... Et en me relisant, j'ai constaté que tout ça était finalement beaucoup mieux que les textes que j'avais écrit jusque là, plus épiques, plus ambitieux, mais ratés.

Ceci dit il m'a fallu réécrire tout ça 7 fois avant d'obtenir le livre désormais publié.

Actusf : On y suit Anyelle qui va aller dans une école de magie pour apprendre à se servir de son Don, école qui normalement n'accepte pas les filles (sauf celles de familles fortunées). On y rit beaucoup et évidemment, avec ce cours pitchs on pense à d'autres romans dans la même tonalité (Harry Potter, Le Disque monde...). Quelles ont été tes influences ?

Thomas C. Durand : Pratchett. Terry Pratchett. Of course. C'est la seule véritable filiation que je revendique, même si je ne cherche pas du tout à copier le maître. La culture étant ce qu'elle est, j'ai subi mille influences inconscientes. J'ai essayé de raconter une histoire intéressante permettant d'explorer pas mal de thèmes, comme le rapport à la nature, le rapport au temps et ce que c'est d'apprendre qui on est et ce qu'on aime.

Actusf : Comment pourrais-tu nous présenter cette petite fille pour ceux qui ne la connaitrait pas encore ?

Thomas C. Durand : Anyelle est une gamine dégourdie, curieuse, qui a grandi avant tout dans la forêt, où elle vit avec son père et Cynora. Elle pose des tas de questions, ne prend rien pour acquis et se mêle beaucoup trop de ce qui ne la regarde pas ; c'est en partie pour ça qu'il y a une histoire à raconter. L'autre raison c'est qu'au début du roman elle découvre qu'elle possède un don magique, comme une grosse moitié de la population des Troyaumes. Le sien, c'est le Renfort, la capacité à renforcer la magie, ce qui est rarissime et particulièrement dangereux dans un monde où la magie savamment dosée rend d'innombrables services. Alors on conseille qu'elle soit envoyée à l'école de magie de Hasturget, l'immense capitale. Mais y trouvera-t-elle sa place ?

Actusf : Anyelle va rencontrer pas mal d'opposition dans ce monde où les femmes ne sont pas les bienvenues. C'est à la fois un parcours initiatique, tout en étant un miroir de nos sociétés. C'est ce que tu avais envie de faire ?

Thomas C. Durand : Oui monsieur. Je ne sais pas trop faire de la fiction qui colle au réel, mais je trouve dans les littératures de l'imaginaire une liberté totale pour aborder des thèmes sous des angles inattendus, allégoriques. J'ai voulu imaginer un vieux, vieux monde dans lequel traînent de vieux problèmes, des stéréotypes, des crispations, de la bêtise. Il n'y a pas vraiment de "forces du mal" dans ces histoires, on n'en a pas besoin pour causer du tort et créer des enjeux.

Actusf : Est-ce que le regard qu'elle porte sur le monde qui l'entoure a un lien avec ton activité professionnelle ?

Thomas C. Durand : Je connais Anyelle depuis 17 ans maintenant. Elle a toujours 9 ans, mais moi je suis devenu professionnel de la vulgarisation des sciences, de la promotion de la pensée critique, et j'essaie de garder la même candeur que mon personnage devant le monde, ses merveilles et, hélas, ses obscurités. Sans cela je sombrerais dans le cynisme que pourraient m'inspirer les gourous, les manipulateurs, les escrocs, les imposteurs... Et en retour mon expérience dans ces domaines me conduit à repenser les romans, à y revenir pour tenter de les rendre plus nuancés, plus pertinents.

Actusf : Le livre est plein de sourires et de situations drôles. Est si facile d'écrire avec humour ?

Thomas C. Durand : Je ne sais pas vraiment écrire autrement. Je ne connais pas de situation où l'humour ne m'ait pas aidé ; c'est un compagnon d'écriture parce que c'est un compagnon de vie. Mais l'inconvénient c'est que les effets humoristiques ne pardonnent pas : si ça ne fonctionne pas auprès du lecteur, c'est raté !

Actusf : L'aventure redémarre pour cette série. Je sais que la suite est déjà écrite. Que peux-tu nous en dire ?

Thomas C. Durand : Nous allons suivre la petite demoiselle et découvrir à travers ses yeux des mystères cachés, des périls venus d'outre-mer, des croyances néfastes, des ambitions dévastatrices. On va en apprendre davantage sur un vieil empire de cités volantes, et on va aussi croiser sa maman, un dragon et des plantes bizarres. J'en ai trop dit.

Actusf : Quelles sont tes prochaines dates de dédicaces ?

Thomas C. Durand : Il faut demander ça à mon éditeur ! L'épidémie rend très compliqué de rencontrer du public, mais je gage que je vais reprendre mes déplacements pour des conférences et que ce sera l'occasion de voir des gens. Et puis si les Utopiales sont maintenues en octobre, on m'y trouvera parce que c'est un évènement formidable.

Propos recueillis par Jérôme Vincent

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