Après avoir publié par épisodes la première partie du Monde de Lucie dans la collection 32 en 2006, les éditions Futuropolis ont décidé de rééditer les premiers volumes dans une intégrale plutôt jolie d’une bonne centaine de pages.

Côté auteurs, on retrouve Kris au scénario, que l’on avait découvert sur Le Déserteur, Un homme est mort et Toussaint 66. Il est accompagné au dessin du Lyonnais Guillaume Martinez, jeune auteur né en 1980 mais qui a déjà travaillé sur deux trilogies : La Malédiction de Bellary et William Panama.

Bienvenu en Enfer

Margaret est une petite fille de huit ans à qui le destin joue un bien drôle de tour. Alors qu’elle fait les magasins avec ses parents à l’approche de Noël, une bombe explose en plein centre commercial la laissant orpheline. Assez bizarrement, elle est saine et sauve sans la moindre trace de brûlure. L’attentat l’a toutefois plongée dans un coma dont elle ne sort que pour parler en russe. Un mystère pour les médecins qui bien vite vont se résoudre à appeler à l’aide un spécialiste en paranormal.

Mise en place

Prévue à l’origine en 18 tomes dans un format de 32 pages dans la collection 32, Kris et Martinez avaient du temps pour poser leur intrigue. C’est encore plus flagrant dans cette édition d’une centaine de pages regroupant les trois premiers épisodes. Ils prennent leur temps pour mettre en place les principaux acteurs de la série, usant des flash-back et des ellipses peut-être un peu plus souvent qu’ils ne l’auraient fait dans un premier album de 48 pages. Le résultat n’est pas désagréable. Comme eux, on se prend rapidement au jeu, suivant avec plaisir les tours et les détours de cette première approche du récit. Un plaisir dû essentiellement à cette profondeur qui renforce le mystère de l’intrigue. L’aspect « paranormal » de l’histoire n’arrive du coup pas trop vite et d’une manière presque logique. Côté dessins, le graphisme de Guillaume Martinez a un petit côté vaporeux qui a le mérite de servir à merveille l’histoire de Kris. Il joue très, très bien avec les encrages et les ombrages. L’absence parfois de détails mets ici en relief l’ambiance générale. Le résultat est assez enthousiasmant. Une série à découvrir.