Né en 1971 dans la région parisienne, Olivier Boiscommun a toujours montré des prédispositions au dessin. Au point qu'il intègre directement la deuxième année de l'Ecole des Beaux Arts d'Angoulême en 1993. Deux ans plus tard, il publie son premier album Joe aux éditions du Cycliste avant d'entamer la série Troll en 1996 chez Delcourt puis d'exploser avec Le Livre de Jack chez les Humanoïdes Associés en 2000. Son trait, son style, la poésie de ses pages et leurs couleurs en font alors un des dessinateurs les plus prometteurs. Son talent se confirme avec Anges qu'il débute il y a deux ans et dont voici le dernier tome du premier cycle.

Du bien au mal au bien

A la fin du deuxième tome de la série, Yésod passait littéralement à l'ennemi. D'ange il devenait démon et rejoignait les hordes de Satan, laissant ses amis Om et Jéliel du bon côté. Une nouvelle vie commence alors pour lui, entre ses mauvaises actions et les parties de jambes en l'air avec la belle Blanche. Mais bientôt, il est rejoint par Om et Jéliel chargés d'infiltrer en secret l'Enfer pour faire gagner le Bien.

Superbe, encore une fois

Après avoir exploré le camp du Bien, ses anges et ses ambiances blanches et jaunes, Olivier Boiscommun nous emmène en Enfer dans ce troisième tome. Graphiquement, c'est une nouvelle fois une très belle réussite. La confirmation que c'est un excellent dessinateur. Il a choisi de grandes planches bien aérées avec une belle utilisation des couleurs réalisées par Christelle Moulart. Résultat des dessins magnifiques dans des ambiances rouges et vertes qui vont parfaitement avec le lieu du récit. Il y a une rondeur, une douceur qui interpellent et qui devient peu à peu la marque de fabrique d'Olivier Boiscommun. Côté intrigue, on reste dans la lignée des deux premiers tomes avec un scénario essentiellement centré sur l'action avec toutefois quelques touches d'humour bienvenues (comme cette rencontre avec Dieu page 20). Seul regret, l'histoire manque singulièrement d'épaisseur. Le fil conducteur de ce troisième tome est un peu maigre, mais après tout, pas plus qu'il ne l'est depuis le début de la série. Rien toutefois qui ne devrait vous empêcher de vous précipiter sur Psaume 3. Avec Anges, nous sommes en présence d'un cycle remarquable graphiquement qui mérite vraiment qu'on y jette un oeil. Une très bonne série qui aurait pu devenir un chef d'oeuvre si le scénario avait été un peu plus fouillé. Dommage car le dessin est tellement beau.