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Quand les auteurs parlent de leurs villes...
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Quand les auteurs parlent de leurs villes...

Terry Pratchett à propos d'Ankh-Morpork dans les Annales du Disque Monde (L'interview)
 "Nous avons fait des cartes du Disque Monde après une quinzaine de volumes. Mais je me suis retrouvé après à créer de nouveaux paysages à partir de ces cartes. L'acte même de la cartographie m'a donné des idées fraîches sur les lieux et la nature de la ville d'Ankh-Morpork."
 
Scott Lynch à propos de Camorr dans Les Salauds Gentilhommes. (L'interview)
"Mon but pour Les Mensonges de Locke Lamora “était” d’écrire la ville comme si elle était un autre personnage principal. D'ailleurs, dans chacun des quatre premiers livres de cette série je veux détailler une nouvelle grande cité qui n’exploite pas simplement les mêmes vieux clichés des lieux en fantasy. J’adore visiter de nouvelles villes, l’atmosphère particulière de chacune a tendance à vous toucher rapidement, et il est étonnant de voir combien de personnalités peuvent résider dans ce qui est essentiellement un tas géant de pierres, de verre et d’asphalte. Je voulais que les villes de mes romans soient plus exotiques et attachantes pour toute leur saleté et leurs maladies, que bon nombre de villes de fantasy n'ont jamais pu l’être."
 
Jean-Philippe Jaworski à propos de Ciudalia dans Gagner la guerre (L'interview)
"Venise et Florence m’ont bien sûr inspiré ; on pourrait y ajouter la république de Gênes. A ces trois grandes cités, j’ai emprunté le dynamisme économique et le rayonnement culturel ; à Venise et à Gênes, j’ai pris la puissance navale - l’affrontement entre Ciudalia et Ressine est largement inspiré des longs conflits entre Venise et l’Empire ottoman. Je me suis aussi inspiré de la topographie génoise, surnommée par Pétrarque la "royale", "l’orgueilleuse", pour brosser la superbe de la ville. A Florence, enfin, j’ai emprunté ses abominables guerres civiles, la pensée machiavélique et l’émergence d’une famille qui tente d’imposer sa tyrannie à la république."
 
China Miéville à propos de Beszel et Ul Qomadans The City and the City (L'interview)
Beszel et Ul Qoma font penser à des villes de l'Europe de l'Est. Est-ce que vous en aviez l'intention?
"China Miéville : A cette époque, je lisais beaucoup de littérature se déroulant en Europe centrale - Prague, La République tchèque, la Pologne, l'Autriche - et je voulais construire un endroit qui avait ce genre de résonances sans pour autant se rattacher à une spécificité géographique. Il était très important pour moi qu'il ne soit pas "coincé" dans la réalité (...). Ce n'est pas comme si j'avais une carte dans ma tête avec un X rouge pour localiser ces villes. Ce serait trop réducteur pour moi en tant qu'écrivain et ce ne serait pas intéressant. "
 
Neil Gaiman à propos de Londres dans Neverwhere (L'interview)
"Neverwhere traite du passage des illusions vers la réalité, mais aussi de la misère de ce qu’on fait de son environnement, de la nature du temps dans les grandes villes. L’histoire se passe à Londres mais elle pourrait se passer à Paris, de la même façon. Dans les grandes agglomérations, on accumule de la saleté tous les cent ans, de la poussière, ce qui fait que si on descend de trente pieds, on est dans l’ère romaine. Ca me fascine, comme l’idée de traverser le temps. Ca a donné Neverwhere."
 
Charlotte Bousquet à propos de Paris dans Nuit Tatouée (L'interview)
"Yabook : Ton intrigue se passe dans un Paris futuriste totalement en ruine. Est-ce que cela a été plaisant d’y mettre ton histoire ?
Charlotte Bousquet : Non... et oui.
Non, parce que pendant longtemps, j’ai été obsédée par la fausse nécessité du vrai... J’écrivais quelque chose et je pensais : "Oui, mais dans la réalité, ce ne serait pas possible..." Jusqu’à ce que je me dise : "Eh ! Redescends sur terre, ce que tu écris est une fiction..."
Une fois intégré cela, cela s’est beaucoup mieux passé !
Oui, parce que j’ai adoré relire le Guide de Paris Mystérieux, plonger dans l’histoire des catacombes et du métro, me balader dans des quartiers qui me sont familiers en me demandant comment ce serait dans l’univers de Nuit tatouée, regarder avec des yeux neufs, voire comme si c’était la première fois, ces rues, ces carrefours - je pense notamment à la Place Olympe de Gouges et la fontaine Boucherat, que je n’avais même pas remarquée alors que je passe souvent devant... Bref, réinventer et redécouvrir cette ville où je suis née.
 
Yabook : Tu sembles avoir un lien fort avec la ville, les villes pourraient-on dire. La cité a souvent une importance particulière dans tes récits. Pour quelles raisons ?
Charlotte Bousquet : Les cités ont quelque chose d’organique, de vivant que je trouve absolument fascinant : Paris, Venise, Rome, Berlin, chacune possède sa personnalité propre, avec d’une certaine manière ses veines, son cœur qui bat - et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les termes souvent employés dans leurs descriptions parlent de "pouls", d’"artères", etc. Cet aspect vivant, je l’avais ressenti en lisant Le Ventre de Paris de Zola et dans l’œuvre de Villon, puis, plus récemment dans un poème de Quevedo sur Madrid. Enfin, il y a aussi dans les zones urbaines quelque chose de très immédiat, de presque charnel, une matière brute à utiliser pour l’écriture..."

Et puis on termine avec une description de Lankhmar dans Le Cycle des épées de Fritz Leiber. Elle est tirée d'un article de wikipédia.
"Lankhmar est décrite comme peuplée, labyrinthique et en proie à la corruption. Elle semble être décadente et sordide à parts égales et enveloppé par un smog qui masque les étoiles. Situé à côté de la mer Intérieure, Lankhmar est visité par des navires venant de tous les endroits de Nehwon et c'est le point de départ des voyages Fafhrd et le Souricier en mer.
 
La ville est apparemment dirigé par un seigneur et une noblesse. La guilde des voleurs est influente, trop. (...).

Sous Lankhmar existe une ville souterraine habitée par des rats."

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