Chose promise, chose due ! A force de vous dire que j’allais vous expliquer telle ou telle expression Steampunk, je vous ai concocté un petit lexique pour briller en société ou en convention (Je suppose d’ailleurs que vous avez réservé vos places suite à l’article sur les festivals de la semaine dernière !).
Rétrofuturisme
Pour simplifier le concept, disons que le rétrofuturisme opère une relecture du passé en y ajoutant une bonne dose de technologie bien plus avancée pour l’époque. C’est également un moyen de jouer avec des périodes en les confrontant à des concepts sociétaux actuels tout en n’occultant pas leurs travers. Enfin, le rétrofuturisme permet de ré-enchanter la technologie et de revenir à des moments où les avenirs étaient multiples et radieux. Steampunk, Dieselpunk, Clockpunk ou Atompunk sont tous des mouvements rétrofuturistes.
En somme, il s’agit d’imaginer le passé si le futur était arrivé plus tôt.
Uchronie
L’uchronie est un genre qui réécrit l’Histoire à partir d’un point précis du passé et qui diverge de la réalité historique. C’est le genre du “Et si” ? Et si Hitler avait gagné la Seconde Guerre Mondiale ? Si Napoléon avait gagné à Waterloo ? Etc.. Vous avez compris l’idée.
Alors, le Steampunk est-ce de l’uchronie ? Un peu. On peut considérer que c’est un cousin. Pour l’Uchronie, le point de divergence, c’est à dire le moment précis à partir duquel l’Histoire change son cours, est primordial. Dans le Steampunk, ce point n’a pas d’importance. On se dit que la technologie rétrofuturiste ou les elfes et les trolls à la
cours de la Reine Victoria font partie de l’univers sans avoir à chercher l’origine de leur présence. Je pourrais comparer ça à la magie dans les romans de fantasy. Elle est là un point c’est tout, peu importe comment elle est apparue.
Malgré tout, pour complexifier le tout, il existe tout de même des uchronies Steampunks, Pavane de Keith Roberts par exemple.
Pour en savoir plus sur la question, je vous invite à lire l’excellent Guide de l’Uchronie de Karine Gobled et Bertrand Campeis (ActuSf 2015) !
Gaslamp Fantasy
En parlant d’elfes et de trolls…. Imaginez l’ère victorienne avec des créatures fantastiques et de la magie, des gnomes en chapeau melon arpentant les rues pavées de Londres ou des fées en corset dans les cercles littéraires parisiens. Vous aurez ainsi une bonne idée de ce que peut être la Gaslamp Fantasy.
L’un des meilleurs exemples est français avec la série du Paris des Merveilles de Pierre Pevel (Bragelonne, 2018).
Dieselpunk
Dans sa lettre de 1987 au magazine Locus, K.W. Jeter indique peu ou prou que s’il fallait trouver un terme pour regrouper la production de ses deux amis Powers et Blaylock et lui (triumvirat considéré comme les pères fondateurs), un terme basé sur la technologie de l’époque, l’ère victorienne, le mot Steampunk serait le plus approprié. La machine à vapeur semble donc primordiale pour Jeter qui inclut malgré tout Les Voies d’Anubis de Powers qui ne contient pas de machine à vapeur (mais c’est un autre sujet). Comme le Steampunk, le Dieselpunk est donc un mouvement rétrofuturiste mais qui se base sur l’esthétique issue de l’ère de l’avènement du diesel. En gros les années 35 à 50.
Le film Captain Sky et Le Monde de demain (Kerry Conran, 2004) en est un bel exemple.
Atompunk
A l’instar du Steampunk ou du Dieselpunk, l’Atompunk offre quant à lui offre une relecture de l’age d’or de la conquête spatiale, ou plutôt de la mythologie et de l’esthétique de la SF des années 60-70. L’Atompunk aborde des thèmes comme l’espace, la Guerre Froide, le nucléaire ou le communisme… mais avec des rayguns.
Un bon exemple serait la série de jeux vidéos Fallout (Interplay Entertainment, 14 Degrees East puis Bethesda Softworks) avec son esthétique sixties post apocalyptique.
Ou le film Les Aventures de Rocketeer (Joe Johnston, 1991)
Steamlag
Mélange des mots Steampunk et Jetlag, le Steamlag définit le coup de blues post convention Steampunk. Après deux ou trois jours, à voyager dans le temps avec d’autres costumés aussi fous que vous, le retour à la réalité et au train train quotidien peut-être rude.
Steamsona
L’une des caractéristiques des membres de la communauté et qu’ils et elles se créent un personnage, un steamsona. Ce dernier a un nom, forcément rétrofuturiste, une activité, pirate des airs ou savant fou par exemple, une vie fictionnelle et forcément un costume. Le vaporiste expose les aventures ou l’histoire de son personnage sur internet, puis l’incarne lors de conventions où il croise d’autres steampunks ou des photographes. Ces rencontres venant ensuite nourrir la vie digitale de leur personnage.
Notez que le vaporiste se costume. Il ne porte pas de déguisement ni de cosplay car il incarne un personnage créé par ses soins.
Custeamiser
L’art de customiser, le plus souvent par soi-même, ses objets et/ou ses vêtements pour qu’ils deviennent Steampunk. Outre l’aspect technique et DIY, la custeamisation requiert de se projeter dans l’histoire de son Steamsona pour lui donner corps mais également dans la dimension fonctionnelle des modifications apportées aux objets.
Vous ne voudriez quand même pas juste coller des engrenages pour faire Steampunk hein ?!!!
Bonne semaine et n’oubliez pas que le cuivre ça brille, c’est tellement beau !