Junko Mizuno est née en 1973. Elle auto-produit en 1996 un livet intitulé MINA animal DX, plébiscité par le monde de l’édition au Japon. Peu de temps après, elle fait ses débuts en tant qu’auteur, illustratrice et graphiste dans le domaine de la bande dessinée. Plusieurs de ses livres sont des adaptations adultes de contes de fées, comme Cinderella ou encore Hansel et Gretel.

On lui doit également le manga Pilou, l’apprenti gigolo (Editions IMHO), qui raconte les aventures sur Terre d’un extraterrestre à la recherche de l’Amour. Ravina The Witch ? est un one-shot qui reprend ses thématiques habituelles.

Une jeune fille à la découverte du monde

Cette fable nous conte l’histoire de Ravina, une jeune orpheline qui a grandi dans une décharge avec pour seule compagnie une horde de corbeaux. Mais un jour, sa vie bascule : avant de succomber, une sorcière lui confie une mystérieuse baguette magique. Un nouveau monde s’ouvre alors à Ravina, celui des hommes…

Un conte cruel

Junko Mizuno est une mangaka pour le moins étonnante, qui apporte un peu de fraîcheur dans le milieu des mangas : son style très personnel et ses récits très sombres changent des séries plus calibrées qui enchaînent les succès commerciaux, au Japon comme en France. Elle n’hésite pas à mettre en scène de manière souvent très crue les plus mauvais penchants des hommes, sans pour autant verser dans la surenchère, puisqu’elle sait aussi montrer ce que l’humanité peut avoir de meilleur. Ravina The Witch ? ne fait pas exception, et rassemble dans un seul volume les thèmes chers à l’auteur, avec comme toujours une galerie de personnages tous plus décalés les uns que les autres.

Présenté sous forme de conte, cet album en reprend les côtés les plus sombres et cruels, sans se montrer moralisateur. Pas de manichéisme ici, l’auteur se contente de décrire les rencontres étonnantes de Ravina, et ce qu’elles peuvent amener de positif ou de négatif. Les dessins sont superbes, avec des planches qui varient les couleurs chaudes et froides en fonction des situations, dans un ensemble très coloré. Le style de l’auteur ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais il reste très agréable à l’œil, et vient atténuer la violence de certaines scènes. Le décalage entre un dessin plutôt mignon et les cruels événements qui se déroulent est pour beaucoup dans l’intérêt de cette bd.

Ravina The Witch ? est un album qui sort des sentiers battus, et qui ne laissera pas indifférent. Junko Mizuno est en tout cas une mangaka dont l’œuvre mérite qu’on s’y attarde, et qu’on vous invite à découvrir sans plus tarder !