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Remains, Roulette, zombies et canon scié

Steve Niles (Scénariste), Kieron Dwyer (Dessinateur), Harper Jaten (Coloriste), Moscow Eye (Lettrage)
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2005  -  bd
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Remains, Roulette, zombies et canon scié

Steve Niles a plusieurs cordes à son arc : roadie, critique musical, romancier, il est depuis quelques albums déjà scénariste de bande dessinée. Son domaine, c’est le gore, l’horreur. Sans surprise, il débute donc par l’écriture de quelques épisodes pour la série Spawn créée par McFarlane. Avec son complice Templesmith au dessin, il livre deux comics à l’humour noir Criminal Macabre (Carabas) et Treize Jours de Nuit (Delcourt).

Pour Remains, il choisit Kieron Dwyer, gendre de John Byrne qui illustra en son temps des aventures des X-Men ou de Superman, qui traîne ses pinceaux dans le milieu du comics depuis les années 80. Ses première expériences grahiques, il les fait grâce à la série que lui écrit son beau-père, Torch of Liberty, qui se déroule dans l’univers d’Hellboy. Il se consacre durant quelques années au dessin de presse avant de revenir, en 2002, aux comics avec The Avengers.

Pour retrouver les auteurs sur leur site : http://www.steveniles.com/ et http://kierondwyer.com/

Rescuit in pacem, enfin pas tout à fait

Tom Bennett est l’un des derniers rescapés après l’Apocalypse qui a vu le monde sombrer dans la folie et transformer la quasi totalité des êtres humains que porte cette Terre en morts-vivants affamés. Malheureusement, sa seule compagne, dans la ville de Reno, est Tori, la serveuse stripteaseuse du Casino où il était croupier et qu’il a sautée pour quelques grammes de Coke. La demoiselle ayant la rancune tenace, leurs relations ne sont dues qu’à la nécessité de la survie. Car dehors s’amassent des centaines de zombies en attente de chair fraîche.

Coincé entre une horde de morts-vivants et une collègue de mésaventure qui ne peut pas le blairer, la situation ne peut a priori pas vraiment empirer pour Tom. Sauf si, les zombies se mettent à devenir intelligents… 

Zombies are not dead !

On pensait les zombies enfin morts et enterrés depuis les années 80 et son cinéma d’horreur. Mais force est de constater qu’ils nous reviennent, et en force. Entre la bande dessinée, Les Zombies ont mangé le monde (Les Humanos) ou Fragile (Les Humanos), la littérature jeunesse, Rio Diablo (Magnard) ou les romans, Zombies, un horizon de cendres (Le Bélial) et bien sûr le cinéma avec récemment 28 jours plus tard et surtout le remake de Zombie de Romero, L’Armée des Morts, ils reviennent sur le devant de la scène.

Remains évoque bien sûr les films de Romero, à commencer par le plus connu d’entre eux Zombie, mais avec un ton plus proche de son remake. Steve Niles manie l’humour macabre avec une ironie pas subtile pour un sou mais réjouissante. A la fois hommage et parodie, on sent qu’il prend un malin plaisir à ne rien éviter à nos deux loosers de héros qu’il place d’emblée dans une situation délicate. Ne pouvant pas se sentir l’un l’autre comment vont-ils parvenir à ne pas s’entre-tuer ? Comme si cela n’était pas assez, ces cons de zombies deviennent intelligents. Et quoi de plus dangereux que des morts-vivants affamés qui commencent à s’organiser ?

Le trait de Dwyer fait honneur au scénario de Niles. Les pages pullulent de zombies grouillants et moches. Son dessin tient d’ailleurs plus du crayonné que de la ligne claire. Il s’en donne à cœur joie dans l’immonde, enfin le terme adéquat serait le dégueulasse. Ses planches sont relevées par Jaten qui s’éclate comme un fou sur sa palette. Alors que Templesmith préfère les couleurs grises et ternes, le coloriste de Remains s’éclate avec le tape à l’œil. Du rouge sanglant au vert décomposition, c’est avec un festival de tons sales et violents qu’ils teintent les pages. Remains, un one-shot à dévorer !

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