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Rencontre autour des Chroniques de Prydain !
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Rencontre autour des Chroniques de Prydain !

« Quels pouvoirs, dis-tu ? Comme toutes les armes, elle ne possède que ceux de qui la manie. Quant à savoir quels sont les tiens, je ne peux aucunement le dire encore. »

Actusf : Bonjour et merci de répondre à nos questions ! Pour commencer pourriez-vous vous présenter ainsi que les éditions Anne Carrière pour nos lecteurs ?

Stephen Carrière : Nous sommes une maison généraliste, publiant de la littérature (e.g., Les Simples de Yannick Grannec), de la non-fiction (e.g., Sortir du trou, lever la tête de Maïa Mazaurette) et de la jeunesse.

Actusf : Vous venez de sortir les premiers tomes des Chroniques de Prydain de Lloyd Alexander : Le livre des trois puis Le chaudron noir, traduits par Marie de Prémonville. Comment avez-vous initialement découvert cet auteur ?

Stephen Carrière : Tout simplement en le lisant en v.o. quand j’étais jeune ado. À peu près au même moment que Narnia.

Actusf : Si le cycle était déjà édité et connu en France, ce sera la première fois que la pentalogie entière sera disponible et traduite. Quels sont les défis que représente un projet éditorial de cette ampleur ?

Stephen Carrière : Non, le cycle n’était pas édité, seulement deux titres il y a longtemps. Nous avons fait le seul pari possible : confier à une grande traductrice les cinq tomes et tous les lancer sur une année. Trop de jeunes lecteurs (et de libraires) ont été déçus par les éditeurs qui lancent une série et s’arrêtent en chemin par manque de résultats immédiats. Or, Prydain, c’est un feuilleton passionnant construit pour gagner en profondeur à chaque tome. Nous vous promettons que vous commencerez par vous amuser, vous attacher à une troupe de personnages incroyables, que vous vibrerez avec eux en affrontant les dangers.

Mais nous vous promettons aussi que vous serez bouleversés par la dimension philosophique que vous découvrirez dans la deuxième partie de la saga et que son final épique vous arrachera les plus grands plaisirs ainsi que quelques larmes au moment de dire au revoir à nos héros.

Actusf : Pouvez-vous nous résumer l’intrigue du premier tome, qui lance toute l’aventure ? À quelle tranche d’âge pensez-vous que Les Chroniques de Prydain s’adresse ?

Stephen Carrière : Les Chroniques de Prydain sont destinées aux lecteurs à partir de 10 ans.

Le jeune Taram est un apprenti porcher qui rêve d’aventures et de combats à l’épée. Pour sauver son pays menacé par la contrée voisine d’Annuvin, le Pays de la Mort, Taram devra affronter l’abominable Arawn et son seigneur de guerre, le Roi Cornu, monstre sanguinaire au masque à ramures de cerf. Pour l’épauler dans cette tâche, il s’entoure de compagnons inattendus : Eilonwy, la jeune princesse au caractère bien trempé ; Fflewddur, l’ancien roi devenu barde errant ; Doli, le nain revêche qui s’échine à devenir invisible ; et une créature étrange et sympathique du nom de Gurgi. Sans oublier Gwydion, le grand prince et héros de guerre. Avec leur aide, Taram partira à la recherche de Hen Wren, le cochon blanc dont les prophéties pourraient être le seul espoir de sauver Prydain, et qu’Arawn rêve lui aussi d’attraper. Il affrontera l’enchanteresse Achren, aussi belle que maléfique, rencontrera un peuple minuscule vivant sous terre, et devra mener ses compagnons à bon port avant les troupes de l’ignoble Seigneur de la Mort.

Actusf : Ce cycle de fantasy nous plonge en pleine mythologie galloise et a été primé à de multiples reprises. Quel accueil lui réserve pour l’instant le public français ?

Stephen Carrière : Nous sommes au tout début de cette aventure éditoriale mais l’enthousiasme des libraires et des bibliothèques est incroyable. Nous nous sentons portés.

Actusf : Comment s’est passé le travail de traduction ?

Marie de Prémonville : Il s’est très bien passé !

S’attaquer à une série n’est pas tout à fait la même chose qu’aborder un ouvrage unique, car il faut dès le départ avoir un sens de la continuité et de la cohérence entre les différents tomes. J’ai donc commencé par commander la série en Angleterre, puis j’ai lu les cinq tomes pour me faire une idée de l’intégralité de l’intrigue et de l’évolution des personnages et des relations entre eux. Comme il s’agit d’une œuvre initiatique, il fallait que le cheminement de Taram soit cohérent.

Ce qui m’a plus dans cette série, c’est l’ambiance médiévale, le recours à des termes spécifiques à cette époque (dans les tenues vestimentaires, les armes, les paysages…) et les noms de lieux et de personnages gallois, tellement chantants à l’oreille ! Il fallait respecter l’ambiance du Moyen Âge, éviter les anachronismes, tout en maintenant un registre de langage abordable pour les plus jeunes lecteurs. C’était un beau défi, qui suscite un dialogue toujours riche avec l’éditeur et la relectrice. Et puis il fallait établir une sorte de « bible » des cinq volumes pour ne pas faire d’erreurs (noms de lieux et de personnages, termes spécifiques, relations entre les personnages…) Un document auquel je me suis donc référée pendant tout le travail de traduction et qui est fort utile. Je me rappelle par exemple qu’il était difficile de déterminer à partir de quand les personnages passaient du vouvoiement au tutoiement (en plus certains étaient princes ou princesses, d’autres porchers, d’autres encore rois de tout petits domaines…) Heureusement que la relecture de l’équipe était très minutieuse derrière !

J’ai aussi énormément aimé les personnages. J’ai été très touchée par l’évolution de Taram au cours du cycle, et peut-être plus encore par celle d’Eilonwy. C’est une jeune fille courageuse, très moderne, intelligente et pleine d’humour… La relation entre elle et Taram est formidablement mise en scène et très touchante. J’aime aussi beaucoup Gurgi, la créature poilue qui accompagne Taram et devient son fidèle compagnon. Lui aussi évolue énormément au cours du cycle, et il m’a plus d’une fois mis les larmes aux yeux. Enfin, Fflewddur, le roi barde, est pour moi un personnage très riche, qui lui aussi dépasse ses défauts et ses craintes au fil des aventures. Et comme je le disais, les personnages secondaires sont également très réussis. Je pense par exemple à tous ceux que rencontre successivement Taram dans le volume 4 (Taram chevalier errant). Chacun d’eux lui permet de comprendre quelque chose de capital pour lui-même et le fait progresser. Il y a dans tous les personnages de Lloyd Alexander (aussi bien dans le camp des gentils que dans celui des méchants !) une grande richesse. C’est vraiment rare dans une série pour la jeunesse.

Pour résumer, j’ai été très fière de traduire ce cycle, et pour un traducteur, c’est une grande joie.

Actusf : Un mot également sur la charte graphique et les couvertures réalisées par Daria Gatti ?

Stephen Carrière : Il nous fallait tout un univers graphique à la hauteur de la saga. Daria s’est emparée du projet et y a apporté son talent, pour les couvertures mais aussi en dessinant les cartes et bien d’autres visuels destinés à la communication. C’était important pour nous que l’Art de Prydain échappe aux canons de la Fantasy US classique. Pour le dire simplement, Les Chroniques méritaient une artiste originale.

Actusf : Quelles sont les dates de parution prévues pour les prochains tomes ?

Stephen Carrière :

T.3 Le Château de Llyr, mai 2020
T.4 Taram chevalier errant, juin 2020
T.5 Le Haut Roi, octobre 2020

Actusf : Souhaitez-vous rajouter quelque chose ?

Stephen Carrière : Volontiers. Parents, n’hésitez pas ! Offrez Les Chroniques de Prydain à vos enfants et ne vous gênez pas pour leur piquer.

Marie de Prémonville : Je confirme (et ma fille de 9 ans aussi !)

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