Nicholas Tucker, d’abord enseignant puis psychologue scolaire, est à présent maître de conférences au département des études culturelles à l’université de Sussex. En plus de ses activités de critique littéraire et de ses chroniques radiophoniques, il a écrit de nombreux livres sur la littérature jeunesse.

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre français, il n’y a dans ce livre aucun entretien avec Philip Pullman. Cet ouvrage comprend quatre grandes sections. La première aborde la biographie de l’auteur, la seconde la série des aventures de Sally Lockhart; dans la troisième, Tucker passe en revue les autres romans moins connus avant de s’attaquer dans la quatrième partie à la trilogie qui a le plus contribué à la renommée de Pullman : A la croisée des mondes. Il résume chacun des trois tomes, analyse les deux « figures du héros » qu’incarnent Will et Lyra, développe le thème central (au moins selon son point de vue) de la trilogie, les rapports entre la science et la religion et examine les influences et inspirations de Pullman et conclut avec une synthèse de la « philosophie de Pullman ». A la suite de ces analyses, figurent un texte de von Kleist et la bibliographie de Pullman.

Un ouvrage didactique

Tout comme l’essai, Les Mystères de la science, dans la trilogie de Philippe Pullman "A la croisée des mondes" de Mary et John Gridbin, explore les notions scientifiques contenues par A la croisée des mondes, celui-ci décrit les sources littéraires qui ont inspiré Pullman, invitant le lecteur à les découvrir à son tour. Ce livre peut s’avérer un outil pédagogique précieux pour un professeur ou un parent (ou même un jeune lecteur que ne rebute pas le ton sérieux de l’exposé!) afin de guider les jeunes lecteurs dans un approfondissement des notions qui sous-tendent l’œuvre de Pullman. Mais son analyse, très démonstrative, manque d’enthousiasme, de passion… A force de décortiquer l’œuvre, il la rend beaucoup moins attrayante… Les résumés des livres constituant A la croisée des mondes ôtent ainsi tout suspense.

Tucker ne fait pas de cadeaux à Philippe Pullman: page 57, il cite des tournures qu’il trouve maladroites et, page 181, suggère qu’il y a des invraisemblances dans ses jugements ou des vides dans ses raisonnements (tout en reconnaissant que ce sont là des défauts mineurs pourvu que persiste la crédibilité de l’histoire). Mais il achève tout de même son essai par un paragraphe dithyrambique! Ses jugements sont souvent à l'emporte-pièce et plutôt que de favoriser la rencontre, il la parasite parfois.

Si vous voulez rencontrer Pullman, je vous recommande vivement de vous (re)plonger dans ses livres plutôt que de vous contenter de ce Pullman selon Tucker!