La réédition de Requiem permet de revenir sur la carrière du britannique Pat Mills : ce britannique, qui a commencé sa carrière au sein de la revue 2000 AD (qui a accueilli entre autres  John Wagner et Alan Grant sur Judge Dredd) est l’auteur de Slaine et de Marshall Law, parodie des super héros assez appréciée au tournant des 80’s et des 90’s.

 

Le dessinateur Olivier Ledroit a quant à lui percé grâce à son travail sur Les chroniques de la lune noire, scénarisé par Francois Marcela-Froideval (fondateur de la revue Casus belli). Les chroniques de la lune noire, dont la publication s’est échelonnée sur plus de quinze ans, font figure de Saint Graal pour nombre de rôlistes (anciens ou jeunes) pour qui cette série était le nec plus ultra de la mentalité Casus belli (atmosphère médiévale fantastique et grosse baston). Requiem voit donc s’associer ces deux poids lourds de la bande dessinée et cette réédition va nous amener à poser une seule (et mortelle) question : est-ce que cela a bien vieilli ?

Bienvenue en enfer jeune padawan !

Heinrich, jeune soldat allemand sur le front de l’est, est achevé par un soldat soviétique au moment où celui-ci veut lui prendre la photo de sa bien-aimée Rébecca. Heinrich meurt… et atterrit dans une sorte d’enfer où il est attaqué par des goules et des zombis qu’il met en fuite. Heinrich est en fait sur un autre monde, celui de Résurrection, où tout est inversé (le temps s’écoule par exemple dans l’autre sens).

 

Lui-même est devenu un vampire et après avoir sauvé la mise d’Otto van Todt, il est emmené dans une académie où il apprend à devenir un bon suceur de sang et prend un nouveau nom : Requiem. Il doit  aussi oublier son existence humaine et son amour pour Rébecca. Requiem réussit ses épreuves mais une guerre contre les Dieux des limbes mobilise les vampires…

Une œuvre datée

La soixantaine de pages de ce premier tome de la série Requiem n’est pas sans qualités. Les origines du héros sont bien présentées et le graphisme volontiers macabre (bonjour les rictus de tête de mort) est toujours aussi percutant. Pour autant, on ressort mitigé de la lecture de ce premier tome. A quoi tout cela rime ? Nazis, zombies, vampires… on risque une hécatombe puissance dix, à l’image de celle subie sur Terre.

 

Quant à l’histoire d’amour, elle peut aussi faire sourire, tellement elle est insistante… Requiem est typique d’une époque, celle d’une génération nihiliste et iconoclaste, qui a eu son charme. Aujourd’hui,  le lecteur a du mal à rentrer dedans… surtout que le cœur même de l’aventure est sensé commencer au second tome, il s’agit d’être patient. Requiem satisfera les fans de Ledroit et les nostalgiques. Quant aux autres… Ils iront chercher leur bonheur ailleurs.