Critiquer cet album de bande dessinée nécessite véritablement de passer par une présentation de l’auteur originel : Stefan Wul ! Auteur phare du genre en France, il a été adapté au cinéma par René Laloux (La planète sauvage et Les maîtres du temps). On sait moins que Stefan Wul était en réalité dentiste et écrivait pour se détendre. Retour à zéro fait partie de la dizaine des romans qu’il publia dans les années 1950 (Noô le fut dans les années 70). Beau défi d’adaptation que relèvent Thierry Smolderen et Laurent Sourlaud !

Une apocalypse à éviter

Jâ Benal, savant atomiste, est exilé sur la Lune où la Terre a coutume de reléguer ses criminels. Il est en fait un agent secret dépêché sur l’astre lunaire pour enquêter sur la civilisation née là-bas. Elle n’a qu’un seul but : se venger de la Terre. Benal a quant à lui été envoyé sur place afin de découvrir quand les lunaires prévoyaient d’envahir la planète mère. Or il est dès le début suspecté d’être un espion, malgré sa condamnation. Benal réussit cependant à gagner la confiance du savant qui a sa garde et celle de la femme qui a été désignée pour le séduire. Pour autant, l’heure approche : pourra-t-il empêcher la victoire de la Lune sur la Terre ?

Réussite graphique

Retour à zéro est un album réussi, au dessin plutôt proche des pulps américains... et de certains designers soviétiques (selon ce qu’en dit le dessinateur). On est ici très loin du trait d’un Philippe Buchet ou d’un Olivier Vatine (deux talents majeurs) et pour autant le découpage et le dessin réussissent à nous émouvoir, idem pour les couleurs. Il s’agit ici clairement d’un des meilleurs albums de cette série tirée des romans de Stefan Wul. Amateur, ne boude pas ton plaisir et fonce.