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Retour sur la série Le Maître du Haut Château
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Retour sur la série Le Maître du Haut Château

Un classique de l'uchronie

La série adaptée du roman de Philip K. Dick, Le Maître du Haut Château, crée par Frank Spotnitz a vu le jour en 2015. Retour sur la saison 01.

Dans sa célèbre uchronie devenue un classique de la science-fiction, Philip K. Dick montre une Amérique conquise à l'est par les Nazis et à l'ouest par les Japonais : vous l'aurez compris, les forces de l'Axe ont emporté la seconde guerre mondiale.
Dans la série, l'atmosphère est étouffante, l'Amérique n'est plus que l'ombre d'elle-même, administrée par les Nazis et leur chasse aux juifs, leur cruauté n'a d'égale que celle de leurs homologues, les Japonais et leur rigueur toute particulière, leur police zélée, les Kenpeitai. On ne respire plus dans cette Amérique, la peur d'être montré comme "enemy of the State" rôde aussi bien du côté Greater Nazi Reich que côté Japanese Pacific State. La suspicion et la paranoïa règnent, les rues sont sales, la police partout, les exécutions courantes, les attentats attendus.

Les lignes de fracture de l'Histoire

Le point fort de cette uchronie est de montrer les lignes de fracture historiques : la guerre froide que nous connaissons dans notre histoire entre l'Amérique et l'U.R.S.S. est ici logiquement remplacée par une guerre froide entre les Allemands et les Japonais : les gagnants de la seconde guerre mondiale sont appelés à s'écharper dans ce qui reste du vaincu. La saison 01 montre bien la méfiance, notamment par la mise en scène d'espions.

Mais des deux côtés la résistance s'organise. La saison 01 a choisi de focaliser son nœud scénaristique sur ce film qu'ils se passent sous le manteau, montrant une Amérique qui a gagné la guerre. Dans le roman c'est un livre, dans la série ça devient un film. Nous avons ainsi une uchronie dans l'uchronie.

Lueurs d'espoir

Dans sa description anti-utopique, quelques lueurs d'espoir : côté japonais, l'art de vivre des Japonais, la délicatesse japonaise, un peuple dont l'honneur est au-dessus de tout (au point de pratiquer le seppuku, suicide qui lave l'honneur). Scène éloquente que celle où l'antiquaire Robert Childan est invité par un couple de Japonais et commet impair sur impair durant le dîner. Lueur d'espoir côté Nazi : l'espion Joe Blake, sous les ordres Nazis, faillit à sa mission pour une femme, montrant que, dans le cœur d'un homme, l'Amour peut encore être plus fort que le devoir envers son État tyrannique.
Enfin, un mot sur la musique qui habille les scènes somptueusement, musique qui sait faire monter la tension, rendre un moment critique, un moment romantique, composée par Henry Jackman et Dominic Lewis.

Notre avis sur la série

J'ai aimé parce que l'atmosphère est saisissante, les actrices et acteurs ont un jeu honnête, mais surtout, en tant que puriste du livre de Philip K. Dick, la série saison 01 ne trahit pas ce roman publié en 1962, et même apporte de la profondeur avec des histoires d'espionnage. La série Saison 01 a su s'adapter et aborder des sujets profonds liés à l'Histoire (L'Histoire suit-elle des grandes lignes ? Jusqu'où est-elle déterminée ?) qui feront réfléchir en plus de divertir.

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